Élection Présidentielle 2025 : Le Gabon à l’Épreuve du NIMA | Gabonmediatime.com

Dans le Bwiti, tradition spirituelle gabonaise, le NIMA est bien plus qu’un guide, il est à la fois un être et un état d’esprit, une vision du monde fondée sur la sagesse, la maîtrise et la responsabilité. Pilier de la communauté, il ne se limite pas à transmettre un savoir ancestral ; il l’incarne pleinement dans son être et ses actes. Sa clairvoyance lui permet de percevoir les défis de son époque, tandis que son engagement trace la voie vers un équilibre harmonieux du tout.

Alors que le Gabon s’apprête à vivre une élection présidentielle décisive le 12 avril 2025, cette notion devrait inspirer les choix et les engagements politiques. Car au-delà d’un simple changement de leadership, ce scrutin engage la nation même, à un moment où elle se trouve à la croisée des chemins. Identité, Gouvernance, Économie, Éducation, Santé : autant de piliers essentiels à repenser avec lucidité et ambition.Aujourd’hui, le Gabon occupe la 136ᵉ place dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International, révélant une crise de confiance profonde.

Restaurer l’efficacité de l’État passe ainsi par une administration modernisée, un audit rigoureux des finances publiques et une décentralisation effective, donnant aux collectivités locales les moyens derépondre aux attentes des citoyens. Le redressement économique est tout aussi crucial Longtemps dépendant du pétrole, qui représente près de 40 % du PIB et 50 % (Rapport OPEC 2024) des exportations, le Gabon doit amorcer une transition vers de nouveaux moteurs de croissance.

L’agriculture, aujourd’hui marginale malgré un potentiel immense, pourrait devenir un levier stratégique, réduisant la dépendance aux importations alimentaires. Le tourisme, encore sous-exploité malgré des ressources naturelles exceptionnelles, et le numérique, secteur en pleine expansion, doivent également être renforcés pour diversifier l’économie et créer des opportunités pour la jeunesse.Concernant le climat des affaires, le Gabon reste marqué par des lacunes structurelles qui compromettent l’initiative privée et limitent l’attractivité du pays pour les investisseurs.

La complexité administrative, l’instabilité réglementaire et la persistance de pratiques opaques entravent la croissance du secteur privé et ralentissent l’implantation de nouveaux acteurs économiques. Dans ce contexte, l’amélioration du cadre économique devient une priorité incontournable. Assurer une stabilité fiscale et engager des réformes juridiques garantissant une justice indépendante sont des prérequis pour sécuriser les investissements et renforcer la confiance des acteurs économiques. La modernisation administrative est également nécessaire pour simplifier les démarches de création et d’exploitation des entreprises, lutter contre la corruption et fluidifier les interactions avec l’État.

Un dialogue structuré entre le secteur public et privé, via des plateformes d’échanges régulières (dialogues avec les représentations syndicales des entreprises et/ou des salariés, forums économiques nationaux etc), permettrait d’adapter les réformes aux besoins concrets des entreprises et de favoriser un environnement plus compétitif.Sur le plan international, le Gabon doit retrouver sa place au sein du concert des nations,notamment dans l’Union Africaine, en renforçant sa crédibilité et son accès aux financements nécessaires à son développement.

Parallèlement, il doit diversifier ses alliances stratégiques en s’appuyant sur la Zone de Libre-Échange Continental Africaine (ZLECAF) pour dynamiser ses échanges et renforcer son intégration régionale.Des initiatives comme l’accord énergétique avec la Guinée équatoriale ou le projet CAPS, qui vise à construire 6 500 kilomètres de pipelines reliant 11 pays d’Afrique Centrale, illustrent l’importance de la création de synergies régionales pour assurer un meilleur développement économique.

Enfin, en mettant en avant son engagement dans la préservation des forêts dubassin du Congo, le Gabon pourrait renforcer son influence dans l’économie verte et attirer des investissements durables.

Les Piliers d’un Développement durable et inclusif

Le Gabon doit relever plusieurs défis majeurs pour assurer un développement harmonieux et inclusif. Avec un taux de chômage des jeunes dépassant 35,7 % (Ministère Gabonais du Travail), la réforme du système éducatif s’impose comme une priorité. Il est essentiel d’adapter les formations aux besoins des secteurs porteurs tels que l’agro-industrie, l’énergie et le numérique afin de faciliter l’insertion professionnelle. Encourager l’entrepreneuriat dès l’école primaire et renforcer les partenariats avec le secteur privé offrirait aux jeunes lescompétences et les opportunités nécessaires pour bâtir leur avenir.

Dans le domaine de la santé, les dépenses nationales représentent seulement 3,5 % du PIB, loin du seuil de 15 % recommandé par l’OMS. Cette situation engendre des inégalités d’accès aux soins, des infrastructures vétustes et un exode préoccupant des professionnels de santé. La modernisation des hôpitaux, l’extension de la Couverture Santé Universelle (CSU) et la valorisation des métiers du soin sont indispensables pour garantir un système de santé plusefficace et accessible à tous. Parallèlement, la mise en valeur du patrimoine culturel gabonais constitue un levier de développement à ne pas négliger.

Avec plus de 85 % de son territoire recouvert de forêts, leGabon peut s’appuyer sur son identité culturelle et environnementale pour se démarquer. La préservation et la promotion notamment de l’épopée Mvett et autres arts traditionnels et des savoir-faire ancestraux permettraient non seulement de renforcer le sentiment d’appartenance nationale, mais aussi d’attirer des investissements dans les industries culturelles et créatives.Enfin, la sécurité reste un pilier fondamental pour garantir un cadre de vie serein et propice au progrès.

Face aux défis liés à la délinquance urbaine et aux trafics transfrontaliers, une approche combinant renforcement des forces de l’ordre et prévention sociale est nécessaire.En investissant dans l’éducation, l’emploi et la cohésion sociale, le Gabon poserait les bases d’une société plus stable, où prospérité économique et bien-être collectif avanceraient de concert.

Un appel à la responsabilité collective L’élection présidentielle de 2025 ne doit pas être une simple formalité démocratique, mais un moment de refondation nationale. La jeunesse gabonaise refuse d’être spectatrice de son avenir. Il est temps d’exiger une campagne fondée sur des propositions concrètes et des engagements mesurables. Le NIMA n’est pas qu’un symbole, il est un état d’esprit. À nous d’en faire le moteur d’un Gabon plus juste, plus fort et prospère

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