Un nouveau centre commercial a ouvert au Vauclin mercredi 26 mars. C’est un grand jour pour le Groupe Bernard Hayot et un crève-cœur pour l’Assaupamar et les commerçants du bourg de cette commune du sud de Martinique. Les uns dénoncent le sacrifice d’une zone humide et les autres, celui de leurs activités économiques. Contre vents et marées, le projet a donc abouti. La clientèle était au rendez-vous dès les premières minutes. (Re)voir le reportage d’Aude Sioul Tidas.
Après 20 ans d’attente, le supermarché du Vauclin est ouvert.
Je trouve que ça va faire remonter le niveau du Vauclin. Ça va faire marcher la concurrence et ça nous évite de dépenser de l’argent d’aller au François ou à Génipa faire les courses.
Ça nous permet de faire peu de kilomètres et d’être approvisionnés.
Un supermarché qui brandit l’argument des prix bas et de la production locale, embauchant 19 Vauclinois. Des thèses qui laissent les commerçants de proximité de marbre. Notamment Charlie Mars, gérant d’une supérette. Il est à l’origine du mouvement de contestation des commerçants contre l’installation de ce supermarché.
Ce n’est pas normal qu’un centre commercial ouvre à l’entrée et à la sortie d’un centre-ville, ce qui condamne assurément tous les commerces du bourg. On risque de perdre 60% de notre chiffre d’affaires.
Charly Mars, président du Comité des commerçants du Vauclin
Le bourg est quasiment vide. Quelques clients habitués se rendent dans leur libre-service le plus proche. Le gérant se bat également, notamment en faisant des recours en justice.
Aujourd’hui, le groupe GBH, possède plus de 26% de part de marché d’après ce qu’ils disent et nous ne sommes pas sûres que ce soit seulement ça. Je pense que c’est une concurrence plus que déloyale.
Georges Troudart, gérant du libre-service Troudart
Dans cette autre supérette, le responsable préfère relativiser.
Notre atout principal, c’est la proximité.
Eddy-Pierre Mars, gérant du Carrefour Express
À tous ses opposants, le directeur de Carrefour répond.
Chaque année, il y a 40 000 Vauclinois qui vont sur notre magasin de Génipa. Donc, il y a un besoin de proximité. Je pense que s’ils y vont, c’est qu’il y a des attentes qui sont très fortes. Nous tâchons de répondre à cette attente, à la fois dans le choix, dans la mise à disposition de l’assortiment qui est proposé et deuxièmement surtout les prix.
Christophe Bermont, directeur de Carrefour Martinique
Une véritable concurrence où chacun devra trouver ou retrouver sa place.
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