Basket – Élan Béarnais : le Palais des sports, « une des salles où l’ambiance est la plus neutre », selon le coach Mickaël Hay

Loin de leurs bases, les Vert et Blanc affichent un visage bien plus conquérant (9 victoires, 6 défaites). Leur dernière victoire, décrochée en prolongation à Évreux, en est la parfaite illustration. Au caractère, l’Elan est parvenue à arracher cinq minutes supplémentaires sur un shoot à trois points de l’irrésistible Bastien Pinault (27 pts), avant de dérouler pour mater le mal classé.

« On voit tout de suite si on y est ou pas »

« C’est un soulagement mais c’est aussi paradoxal. Cette équipe montre beaucoup plus de caractère à l’extérieur qu’à domicile », déplore Mickaël Hay. Un phénomène déroutant que le coach tente de résoudre avec différents leviers : « J’ai essayé plusieurs choses, de les stimuler, de les rassurer. Pour l’instant, on n’arrive pas à trouver la solution », regrette le coach de 50 ans, qui n’a « jamais connu une saison où j’ai un meilleur bilan à l’extérieur qu’à domicile. […] Il faudra peut-être essayer d’arrêter d’aller chercher des explications et se jeter à fond dans la bataille. »


Le public palois aura un rôle à jouer sur cette fin de saison.

Rodolphe Martin

Un problème mental ? Les premières minutes des rencontres en disent souvent long sur l’état d’esprit des Palois. « C’est à nous de montrer un autre visage. Souvent, les premières actions déterminent la suite. On voit tout de suite si on y est ou pas. On manque d’excitation, d’énergie. Lorsqu’on a de l’intensité, on est toujours dans les matchs, lorsqu’on est un petit peu en dilettante, on laisse l’adversaire espérer, notamment à domicile », regrette le technicien. Une attitude qui contraste avec les prestations en dehors de Pau, où ses protégés parviennent à mordiller jusqu’au bout les chevilles de leurs adversaires. « On s’est loupé sur un match à l’extérieur à Saint-Chamond. On était complètement inexistants. Lors des autres déplacements, on était dans les matches », observe Hay.

Un sprint décisif

Alors, qu’est-ce qui coince au Palais des sports ? L’entraîneur n’hésite pas à pointer du doigt une ambiance généralement « molle ». « Je ne vais pas me faire des amis, mais on est dans l’une des salles où l’ambiance est la plus neutre. C’est une réalité, ce n’est pas une excuse parce qu’on doit faire mieux. Mais les équipes qui performent dans le championnat de Pro B ont une salle chaude », assène l’entraîneur champion de France de Pro B avec Blois. Une situation qui ne justifie cependant pas la bouillie régulièrement offerte aux supporters. « On est responsables de ce que l’on montre sur le terrain. Quand on est bons, le public suit. »

Les Béarnais possèdent un triste bilan de 7 victoires et 7 défaites au Palais.


Les Béarnais possèdent un triste bilan de 7 victoires et 7 défaites au Palais.

Rodolphe Martin

Dès vendredi, l’Elan Béarnais devra briser ce cercle vicieux et emmener ses supporters pour écarter Châlons-Reims, modeste 14e de Pro B. Suivront les réceptions de Gries et Poitiers, adversaires directs dans la course aux play-offs. Un enchaînement décisif pour terminer ce sprint final en trombe. Le pivot Amadou Sidibé y croit : « On est bien moralement. Même si ce n’était pas beau, on a gagné à Évreux, c’est l’essentiel. »

Conscient des fluctuations de performance du collectif, il appelle à la concentration et à la cohésion. « C’est la vie qui est comme ça. Il y a des hauts et des bas. Il faut rester prêt, motivé et positif. On doit rester connectés et concentrés tout le match. On croit encore au top 6, c’est notre objectif », scande, déterminé, l’Ivoirien de 31 ans.

Malgré ces difficultés, les Palois gardent espoir d’accrocher une place dans le top 6. Pour y parvenir, il leur faudra inverser la tendance au Palais des sports. Car si les play-offs restent à leur portée, leur irrégularité à domicile pourrait bien les en priver.

Curier en phase de reprise

Victime d’une fracture de fatigue au pied, l’ailier Gaylor Curier a repris l’entraînement cette semaine. Absent lors des trois derniers mois, il ne pourra pas tenir sa place ce vendredi face aux Champenois. « Il sera vraisemblablement sur le parquet la semaine prochaine » face à Gries, détaille son entraîneur Mickaël Hay. « Son retour dès ce vendredi aurait été prématuré. On prend soin des joueurs. Il aurait pu être sur la feuille mais je ne pense pas qu’il soit encore capable de jouer. »

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