De la loyauté au Cameroun. Essai sur un ordre politique et ses crises, par Eugène Berg (Le Monde diplomatique, avril 2025)

Depuis son indépendance, en 1960, la République du Cameroun n’a connu que deux présidents, Ahmadou Ahidjo, jusqu’en 1982, puis M. Paul Biya, qui fut son principal collaborateur. Ce pays peut ainsi représenter l’archétype de l’« État stationnaire ». Forte de longues enquêtes de terrain et s’appuyant sur le triptyque du socio-économiste Albert O. Hirschman Exit, Voice, and Loyalty Défection, prise de parole, loyauté », publié en français sous le titre Défection et prise de parole, Fayard, 1995), l’auteure, membre de l’Institut des mondes africains (IMAF), éclaire les divers mécanismes de coercition, de cooptation et de légitimité normative qui forment les assises de cette domination exercée sans discontinuité par un petit clan. Au cœur de cette série de techniques d’encadrement, elle met en valeur le rôle central de la bureaucratie, devenue le levier du parti dominant, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), ex-Union nationale camerounaise (UNC). Cet ordre politique n’est attaqué, en dehors de brèves vagues de protestation, qu’à ses marges : par la secte Boko Haram et par des mouvements sécessionnistes anglophones.

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