Soudan du Sud: L’opposition prononce la fin de l’accord de paix après l’arrestation du vice-président
L’opposition sud-soudanaise a dénoncé avec force jeudi l’arrestation du premier vice-président Riek Machar par des forces loyales à son rival le président Salva Kiir, qui abroge selon elle à l’accord de paix de 2018, alors que l’ONU craint de voir le plus jeune pays du monde replonger dans un sanglant « conflit généralisé ».
Un convoi de véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale a pénétré mercredi soir « de force dans la résidence du vice-président » à Juba et celui-ci a été arrêté, selon le Mouvement de libération du peuple du Soudan-IO (SPLM-IO), le parti de Machar.
Dans la journée, des tirs d’artillerie avaient été entendus près de Juba, capitale du pays en proie à une instabilité chronique et toujours fragilisé par la sanglante guerre civile que s’étaient livrées les forces de Kiir et Machar entre 2013 et 2018.
Au terme de ce conflit qui a fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés, les deux factions étaient parvenues en 2018 à un fragile accord de partage du pouvoir, désormais en état de mort clinique.
Ainsi, l’accord de paix de 2018 « est abrogé ». « Les dirigeants du pays sont sur le point de retomber dans un conflit généralisé », s’était alarmé mercredi soir le chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).
Une fin de l’accord de paix de 2018 « ne dévasterait pas seulement le Soudan du Sud, mais affecterait aussi toute la région », avait-il alors souligné.
Le non-respect de l’accord de paix « conduira à un retour catastrophique » à la guerre, a prévenu jeudi la commission de l’ONU chargée de documenter les violations des droits humains dans le pays.
« L’arrestation du premier vice-président (…) la multiplication des affrontements militaires et des attaques signalées contre les populations civiles » montrent « un grave effondrement du processus de paix et une menace directe pour des millions de vies », ont averti les experts de l’ONU.
Le bureau africain du département d’Etat américain a de son côté appelé sur X le président Kiir à « annuler » l’arrestation de Machar et « empêcher une nouvelle escalade de la situation ».
L’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est dont fait partie le Soudan du Sud, a appelé jeudi à la « retenue maximale ».
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