pourquoi un concert de exacerbe les tensions entre Rwandais et Congolais
Le concert caritatif « Solidarité Congo », de Maître Gims à l’Accor Arena de Paris, suscite une vive polémique. La raison de celle-ci est la date de cet événement musical, le 7 avril 25, coïncidant avec la journée internationale de commémoration du génocide des Tutsies au Rwanda ayant fait 800 000 morts.
Cette date, hautement symbolique pour la diaspora rwandaise, marque le début des massacres de 1994, et la tenue du concert à ce moment a pu être interprétée comme une provocation, exacerbant les tensions entre les communautés rwandaise et congolaise.
Le Rwanda fait l’objet de nombreuses polémiques vis-à-vis de ses rapports avec la République démocratique du Congo. En 2023, Emmanuel Macron appelait notamment à « cesser » le pillage de la République démocratique du Congo.
La mairie de Paris souhaite annuler le concert face aux polémiques
En conséquence, l’Unicef, l’agence onusienne de protection de l’enfance, à qui devaient être reversées les recettes, s’est désolidarisée de l’événement.
La mairie de Paris a demandé quant à elle son annulation le 25 mars 2025, invoquant des « risques de troubles à l’ordre public ».
Les organisateurs du concert, incluant des artistes de renom comme Gims, Youssoupha, et Dadju, affirment que la date a été choisie par hasard.
Selon eux, l’édition 2025 de
« Solidarité Congo » était prévue initialement au mois de mars, la date ayant été décalée pour éviter de tomber en plein ramadan alors que plusieurs têtes d’affiches sont de confession musulmane. Le 24 mars 2025, les organisateurs ont annoncé que l’événement sera maintenu le 7 avril.
« On a compris la polémique et on a cherché des alternatives, mais il n’y avait pas d’autre date compte tenu de l’engouement du public et de la disponibilité des artistes. On n’est pas dans la provocation ou la confrontation des mémoires », a assuré un membre de l’organisation auprès du média Jeune Afrique.
Pourtant, des tensions sont également alimentées par des accusations d’incitation à la haine portée contre certains artistes, notamment Gims, pour des propos jugés offensants envers les Tutsis.
Des paroles de Gims problématiques envers les Tutsis
Le chanteur affirmait dans un documentaire Netflix que « c’est pas un jus d’orange qui va calmer la haine d’un Tutsi ». Gims avait également suscité la controverse en 2022 avec son titre Thémistocle en faisant rimer « Kagame », le nom du président rwandais, avec « croix gammée ».
Christophe Renzaho, président de la Communauté rwandaise de France, a exprimé dans France 24 son indignation, alléguant que « Gims appelle à la haine, au meurtre ».
La décision finale sur la tenue du concert revient au préfet de police, qui a demandé ce jeudi 27 mars le report du concert, menaçant de l’interdire.
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