La délinquance est en augmentation en Guadeloupe. La question de la sécurité et des moyens qui lui sont alloués reste problématique pour les syndicats de policiers. Une mission périlleuse attend ainsi le nouveau directeur territorial de la police nationale, Philippe Miziniak, fraîchement nommé.
À peine avoir pris ses fonctions, le nouveau directeur territorial de la police nationale (DTPN), Philippe Miziniak, aura du pain sur la planche.
Les indicateurs des crimes et délits enregistrés en Guadeloupe en 2024 par la police et la gendarmerie ont connu une hausse. Plusieurs indicateurs retiennent l’attention des forces de l’ordre : les violences faites aux femmes explosent : 587 victimes recensées soit plus de 20 %. Le trafic de stupéfiants également : plus de 8,4 % de faits enregistrés en 2024.
Pour ce qui concerne la sécurité routière, la préfecture comptabilise un accident mortel de la route tous les 6 jours et demi : 54 personnes sont décédées sur les routes de l’île en 2024.
Les hausses les plus fortes concernent surtout les tentatives d’homicide enregistrées soit 27 %, les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans et plus soit 10 % notamment dans le cadre familial : 737 faits en 2024.
Dans la même période, la Guadeloupe enregistrait un meurtre tous les 11 jours soit 31 homicides et 496 vols à main armée, dont 1 vol à main armé sur 7 était avec arme à feu.
Un chiffre alarmant qui souligne une forte circulation des armes sur le territoire.
Résultat, la Guadeloupe reste au 2e rang national pour le nombre d’homicides dont environ 9 %, en lien direct avec les règlements de comptes des gangs ou avec le narcotrafic.
Un état des lieux qui appelle à la vigilance face à une délinquance de mieux en mieux organisée.
Un challenge de taille pour le nouveau commissaire de la DTPN mais pas que. S’ajoute également la grogne des syndicats de police toujours inquiets de la baisse des moyens humains et matériels au commissariat.
Il faut travailler dans le même sens, dans l’amélioration des conditions de travail dans cette direction territoriale qui croule sous les problématiques et les manquements. Nous savons que nous sommes dans un département touché par l’insécurité, les problèmes d’armes, les problèmes de drogues, et nos services sont en souffrance. Les directeurs arrivent avec leur expertise et leur expérience néanmoins, si nous n’avons pas les bons ingrédients… Je parle des services judiciaires qui ont besoin d’effectifs au niveau de la brigade des stupéfiants, criminelle. Nous avons aussi besoin d’une équipe cynophile avec des chiens pour tout ce qui est stupéfiant et découverte d’armes. Le challenge pour ce nouveau directeur est de taille parce que nous savons très bien que nous avons d’énormes difficultés au sein de cette direction. Nous espérons surtout qu’il fera mieux que ses prédecesseurs.
Patrice Abdallah, secrétaire territoriale du syndicat Unité police en Guadeloupe
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