En Centrafrique, les activités agricoles contribuent à lutter contre le chômage dans les zones périurbaines. Dans le quartier Voudambala du quatrième arrondissement de Bangui, les habitants sont d’excellents maraîchers. Les méthodes sont encore très artisanales mais ils ravitaillent en légumes frais les marchés de la capitale et des villages environnants.
Niché au pied de la Colline du Bas Oubangui, le quartier Voudambala est traversé de cours d’eaux et son sol est favorable aux activités maraîchères.
De l’aube au coucher du soleil, Armand Omingui, 42 ans, arrose, nettoie et suit l’évolution de ses cultures. « Ce grand site m’appartient et c’est ici que je travaille, montre-t-il. Je cultive l’ensemble des légumes et plusieurs variétés de fruits. Je développe les produits de mon jardin sur des planches de 15 mètres de long et un mètre de large. »
Il s’est engagé dans cette activité depuis 25 ans. Mais Armand et son équipe travaillent toujours de manière très artisanale. « À défaut de matériels sophistiqués, on utilise la pelle, la houe, le râteau, l’arrosoir, les seaux et la machette. Comme engrais, on utilise les débris végétaux, les déjections animales, les ordures ménagères qui sont des engrais organiques très riches », détaille le producteur.
Encore de nombreux défis
Malgré la fertilité du sol, chaque année, les maraîchers de Voudambala se confrontent à d’énormes difficultés. Marcel Tari est propriétaire d’un site maraîcher situé à proximité d’un cours d’eau. « Pendant les six mois de la saison sèche, les cours d’eaux et les puits se tarissent, on a du mal à travailler, se plaint-il. Il y a aussi les feux de brousse qui détruisent le sol et l’environnement. De plus, nous n’avons pas de moyens roulants pour évacuer nos produits sur les marchés. »
Tous les jours, les commerçants viennent à la source et transportent les produits dans des taxi-brousse ou sur des moto-taxis jusqu’aux marchés. Mais ce processus n’est pas idéal pour la qualité des fruits et légumes constate Rodrigue un consommateur. « Ça fait des décennies que je consomme les produits maraîchers. Ils sont toujours frais et nutritifs, se réjouit-il. Mais ces derniers temps, la population souffre des prix trop élevés. Je constate aussi que certains légumes sont cueillis avant maturité, d’autres sont parfois pourris ou trop murs. »
Une source de revenus
Malgré ces difficultés, beaucoup de personnes comme Yvette, arrivent à joindre les deux bouts grâce au maraîchage. « Ici, nous vendons les légumes par planche. Il y a des planches de 6000, 7000, 15 000 et 20 000 francs CFA. Après chaque récolte, je m’en sors avec 300 ou 350 000 francs CFA. C’est grâce à cette activité que je couvre les besoins de ma famille », détaille Yvette.
Selon le chef du quartier Voudambala, plus 500 personnes pratiquent le maraîchage dans cette localité de 2 000 habitants. Mais avec l’extension de la ville, les zones maraîchères deviennent de plus en plus réduite.
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