à Bayonne, le groupe Ah ! Kwantou fait vibrer la Semaine de la diversité

À Bayonne, la Semaine de la diversité, programmée du 1er au 10 mars, connaîtra l’un de ses temps forts ce jeudi 7 mars. Au menu : rythmes bondissants et solidarité. L’association humanitaire Euskadi Sénégal, qui mène des missions axées autour du soutien médical et de la prévention au pays de la Teranga, a choisi de profiter de cet agenda pour célébrer ses 30 ans d’existence. Parmi les invités, un jeune groupe à la joie et frénésie communicatives : Ah ! Kwantou (1).

Qui mieux que ce septet basco-ghanéen pour incarner la diversité et l’exp&eacute…

À Bayonne, la Semaine de la diversité, programmée du 1er au 10 mars, connaîtra l’un de ses temps forts ce jeudi 7 mars. Au menu : rythmes bondissants et solidarité. L’association humanitaire Euskadi Sénégal, qui mène des missions axées autour du soutien médical et de la prévention au pays de la Teranga, a choisi de profiter de cet agenda pour célébrer ses 30 ans d’existence. Parmi les invités, un jeune groupe à la joie et frénésie communicatives : Ah ! Kwantou (1).

Qui mieux que ce septet basco-ghanéen pour incarner la diversité et l’expérience (réussie) d’un brassage riche de styles, de créativité et d’idées ? Le groupe, qui a sorti fin novembre son premier album (2), a vu le jour en 2019. Kevin Bucket et Fred Faure, à l’origine du projet, ont alors chacun leur formation. Le premier est bassiste, le second batteur. Les deux cultivent une passion commune pour la musique africaine. Et, plus particulièrement, pour le highlife ghanéen, musique de ceux qui mènent « la grande vie ». Un style qui a rayonné dès les années 60 à travers tout le continent africain. Un mélange de traditions musicales locales, mâtinées de calypso et de jazz.

« Un jour, au téléphone, Kevin me dit qu’il a entendu parler d’un Ghanéen, musicien et chanteur, qui s’est récemment installé dans le Sud-Ouest », rembobine Fred Faure. Le natif d’Accra est connu sous le pseudonyme de Kyekyeku (prononcer « tchetchekou »). Il a connu une première percée internationale aux côtés des Super Opong Stars. Après avoir joué dans une dizaine de pays, du Maroc à l’Afrique du Sud, en passant par le Montreux Jazz Festival, en Suisse, le voilà de retour dans l’Hexagone pour tenter sa chance en tant qu’artiste.

Voyage, voyage…

« Je suis arrivé en France en 2015, aux moments des attentats de ‘Charlie Hebdo’. Je me suis retrouvé à défiler dans les rues, pancarte ‘Je suis Charlie’ à la main », témoigne le chanteur multi-instrumentiste. Cette foule, dense, mélangée, qui entonne des slogans de colère et chante « La Marseillaise » à tue-tête, lui inspire un certain respect. « Le Ghana est une jeune démocratie. Ici, les jeunes peuvent protester, faire entendre leurs voix. C’est encore plus vrai ici, au Pays basque. Peut-être parce que différentes cultures ont appris à cohabiter depuis des lustres. Ici, à chaque kilomètre parcouru, c’est comme si on changeait de tribu », philosophe celui qui a fini par poser ses valises à Tosse, dans les Landes.

« C’est la première fois qu’on se rencontrait et on enregistrait un morceau dans la foulée »

Si Kyekyeku a quitté sa terre natale, c’est pour donner un nouveau tempo à sa musique. Kevin Bucket et Fred Faure l’invitent en studio. « C’est la première fois qu’on se rencontrait et on enregistrait un morceau dans la foulée », s’étonne encore le bassiste. Lui, avait composé, pour l’occasion, la mélodie de « Rhetoric », qui deviendra un des titres phares du futur l’album. Kyekyeku y greffe des paroles évoquant son arrivée en France. Avec un message central : « L’Afrique n’est pas différente du reste du monde. »

Très vite, pour ce trio, l’idée de monter un groupe s’impose. Le nom est trouvé : Ah ! Kwantou, une version stylisée du mot « akwantu », qui signifie « voyage ». La petite cabane au fond du jardin de Kyekyeku se transforme en salle de répétition. Le percussionniste Thierry Faroppa, le guitariste Paul Vernheres, le frère de ce dernier, saxophoniste, Jean Vernheres et le trompettiste, Fabien Durou, rejoignent la bande.

Inclassable

« Nos expériences respectives faisaient qu’on ne proposait pas une pâle copie de ce que peut-être le highlife. Nous apportions un côté jazz, funk et même rock qui rendait notre musique assez unique », analyse Kevin Bucket. Fin 2020, Ah ! Kwantou est programmé au festival francilien Africolore. Une référence pour les amateurs de musique africaine. « On a senti qu’on était ‘validés’ par un milieu de professionnels », apprécie Fred Faure. Les concerts s’enchaînent.

Dans le lot, le septet reçoit une invitation plutôt atypique : l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne l’appelle pour animer l’hommage national qui doit être rendu à Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana. La cérémonie se déroule en octobre 2022, en présence du chef d’État africain.

Le moment est solennel. Kyekyeku raconte qu’il n’a pas pu s’empêcher de penser à son père. C’est lui, organiste dans une église de quartier, qui l’a initié à la musique. « Il aurait préféré que je suive sa trace. Il n’a pas beaucoup apprécié que je choisisse la guitare, il avait peur que je tourne mal », sourit le mélomane, quand il y repense.

(1) Divers concerts à partir de 20 h 30. Tarif unique fixé à 8 euros. Places à réserver sur le site helloasso ou à retirer directement sur place.

(2) Cet album éponyme, « Ah ! Kwantou », est produit par le label Black Stamp.

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