A la découverte des Outre-mer : Zoom sur la reconnexion à la nature en Guyane, immersion au cœur de la forêt amazonienne
Immersion dans la forêt amazonienne : la nature pour seule connexion
98% du territoire guyanais est recouvert par la forêt équatoriale qui couvre environ 8 millions d’hectares (80 000 km2), soit à peu près la taille de la région Nouvelle-Aquitaine, la région la plus grande de France. Cette forêt dense et luxuriante joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et la préservation des écosystèmes. Véritable réservoir de biodiversité qu’elle produit de manière autonome, la forêt amazonienne de Guyane abrite 10 000 espèces animales et 2,5 millions d’insectes et 390 milliards d’arbres.
Parmi ses arbres emblématiques comme le wacapou, le bois de rose et le courbaril, se déploie une canopée dense qui sert d’habitat idéal à une multitude d’espèces animales telles que le jaguar, le puma et le tapir, ainsi que des primates comme le singe hurleur et le tamarin. Les rivières et lacs regorgent de caïmans, de poissons électriques et d’une impressionnante variété de poissons d’eau douce, tandis que la forêt abrite une richesse d’insectes, d’amphibiens, de reptiles et d’oiseaux aux couleurs vives et rares tels que l’hoazin, cet oiseau primitif aux plumes colorées et aux habitudes étonnantes, ou encore l’agouti, ce rongeur agile et discret qui habite la forêt.
Outre son rôle crucial dans la régulation des cycles de l’eau et du carbone, qui contribue à la stabilité climatique mondiale, la forêt fournit également des ressources précieuses aux communautés amérindiennes, telles que des matériaux utilisés pour la construction et l’artisanat, des plantes médicinales et des produits alimentaires. Thomas Saunier revient sur nos liens perdus avec la nature : « L’atout de la Guyane réside dans le fait qu’ici, nous vivons en étroite collaboration avec la nature. C’est elle qui dicte notre mode de vie. En fin de compte, nous nous adaptons à elle avec respect, bon sens et simplicité. »
Mais des menaces planent sur cet écosystème fragile : la déforestation, l’exploitation minière illégale et l’expansion agricole. Des efforts de conservation sont déployés pour protéger cette biodiversité unique, avec des zones protégées établies et des programmes de reforestation et de surveillance de la faune en cours. Les campagnes de sensibilisation visent à informer les populations locales et les touristes sur la protection des écosystèmes, en encourageant des pratiques respectueuses de l’environnement. Ces initiatives renforcent l’importance de préserver la richesse naturelle unique de la région.
Le camp Cariacou au cœur du paradis vert
« Contrairement à ce qui peut être dit dans les médias, la forêt amazonienne n’est pas la jungle, ce n’est pas un enfer vert et ce n’est pas une destination hostile. En réalité, la forêt offre un cadre de vie agréable et accueillant avec des cours d’eau parfaits pour la baignade. Les habitants sont simples et chaleureux. Ce qui fait le charme de cette destination, c’est son authenticité. » nous rappelle Thomas Saunier. Effectivement en Guyane, on est loin du tourisme de masse. La priorité est donnée à une expérience à taille humaine, axée sur des échanges sincères et la découverte d’un écosystème unique et parfois mythique.
Inauguré en 2002, le campement Cariacou peut accueillir entre 20 et 30 personnes en pension complète en pleine forêt. Situé au bord d’une rivière, à une heure en pirogue du bassin du fleuve Kourou, le campement est exclusivement accessible en pirogue. Depuis plus de 20 ans, le campement Cariacou accueillent principalement des familles pour des séjours courts de deux jours en immersion dans le milieu forestier et propose de nombreuses activités comme des balades en pirogue, des randonnées pédestres de jour comme de nuit, des baignades dans le fleuve, ou encore la pêche.
Thomas Saunier est arrivé en Guyane en 1979, à l’âge de 3 ans. Depuis, il ne l’a jamais quitté. Il en est devenu l’un de ses plus fidèles ambassadeurs : « En fait, j’ai été influencé par ma famille et le métier de mon père, qui était l’un des rares chasseurs professionnels en Guyane dans les années 80. Très jeune, je passais beaucoup de temps en forêt et j’ai rapidement su que je voulais y travailler. Les opportunités m’ont ensuite orienté vers le tourisme, et plus particulièrement vers l’écotourisme, sans doute à cause de ma sensibilité naturelle à l’environnement et à la forêt. Mon métier est une des meilleures façons de transmettre un message et de rencontrer des gens dans un cadre agréable. Je leur fait découvrir la dynamique forestière, avec ses particularités propres au bassin amazonien, sa richesse et sa fragilité. Cela permet de sensibiliser les visiteurs, de mieux faire connaître la forêt et de dépasser les clichés souvent associés à la Guyane. »
La Compagnie des guides de Guyane, l’engagement au service de l’environnement
Ecouter, ressentir, observer, savourer pleinement chaque son, chaque rencontre, c’est ce que l’association de professionnels indépendants la Compagnie des Guides de Guyane propose aux visiteurs : découvrir la forêt amazonienne guyanaise en toute sécurité et dans le respect de l’environnement et des populations.
Fondée le 27 janvier 1999, la Compagnie des guides de Guyane s’est immédiatement attelée à l’établissement d’une filière diplômante en collaboration avec des partenaires tels que le Comité du tourisme de Guyane (CTG) et la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIECCTE). L’objectif était de faire reconnaître, valoriser et professionnaliser le métier de guide en milieu amazonien. En 2007, la Compagnie a contribué à la création de la convention collective des guides et accompagnateurs en milieu amazonien. En 2010, le certificat de qualification professionnelle (CQP) a été instauré, suivi des premières validations des acquis de l’expérience pour les guides en milieu amazonien. Tous les guides de l’association sont diplômés et assurés, garantissant ainsi un service de qualité à nos clients. Des sessions régulières d’information et de formation sont organisées.
Micanoë, un opérateur touristique engagé
Michaël Peytard arrive en Guyane en 2016 : « Ma femme venait de réussir son concours de l’éducation nationale, et de mon côté, j’avais quitté une carrière dans l’informatique. Nous nous sommes installés à Kourou. J’ai commencé à faire des balades en kayak, et j’ai finalement décidé de me professionnaliser, j’ai passé mes diplômes et en 2023 j’ai créé Micanoë. »
Micanoë propose des excursions exclusivement en kayak, d’une ou plusieurs journées, avec la possibilité de passer la nuit en forêt : « Je travaille le long du littoral, entre les marais de Kaw et Sinnamary, ainsi qu’à l’ouest de Kourou. Plus de 90% des demandes concernent le lac de Petit Saut, le lac de retenue du barrage. » En effet, les visites au lac de Petit Saut ont dépassé en popularité celles de Kaw et des îles du Salut. On y découvre une faune exceptionnelle visible depuis l’eau, facilitant l’observation sans avoir à traverser la forêt à pied. L’année dernière, 350 visiteurs ont fait confiance à Michaël pour explorer la forêt amazonienne, un succès prometteur pour une première année de lancement.
Michaël est également fortement engagé dans la défense et la préservation de la biodiversité : « Micanoë est la seule entreprise locale à collaborer avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) pour la gestion des déchets et la limitation des espèces envahissantes. »
La Guyane une destination encore méconnue
La France est la première destination touristique mondiale. Pourtant on ne parle que rarement de la Guyane qui possède une richesse exceptionnelle en termes de biodiversité. En effet, la Guyane souffre d’une image négative et d’une méconnaissance de son territoire, y compris géographique. « Et puis il y a toujours ce cliché avec les moustiques, les mygales et les serpents », rapporte Nathalie Prudent, fondatrice de l’agence Guyane Évasion, elle collabore avec la Compagnie des guides de Guyane.
Pour les professionnels du tourisme, l’enjeu consiste à faire évoluer l’image de la Guyane, en s’éloignant des clichés d’aventuriers en terres inconnues. Il est vrai qu’en Guyane, tout est démesuré, ce qui en fait son attrait unique. Les morphos, ces papillons spectaculaires d’un bleu électrique, sont de la taille d’une main. Les fourmis peuvent atteindre 2,5 cm et les mille-pattes jusqu’à 40 cm de long. Alors parfois les récits de voyage en Guyane sont exagérés et souvent très romanesques. « Il y a un travail de démystification de la destination à faire », reconnaît Loïc Buzaré, directeur du Comité du Tourisme de Guyane, lors de la convention des Entreprises du Voyage Île-de-France qui s’est tenue en Guyane en avril 2023. En forêt amazonienne, le principal danger ne réside pas dans la rencontre avec des garimpeiros (orpailleurs brésiliens illégaux), mais plutôt dans les menaces environnementales causées par l’orpaillage, qui met en péril la biodiversité et affecte les populations locales.
Malgré le déficit d’image dont souffre la Guyane, le secteur hôtelier continue de croître, affichant un nombre de 420 040 nuitées en hôtel, témoignant d’une progression de 5,8 % par rapport à 2022. Pour mémoire, le Comité du Tourisme de Guyane rapportait 72 685 visiteurs extérieurs en 2022. La Guyane reste une expérience inoubliable, révélant un territoire complètement préservé du tourisme de masse où chaque rencontre avec une espèce animale est une leçon de biodiversité.
Pour Thomas Saunier, l’enthousiasme des vacanciers de retour de ce petit bout de France en Amérique du Sud est palpable : « Certains visiteurs viennent ici avec des appréhensions. Mais après avoir passé deux jours dans notre campement en forêt, encadrés par des professionnels qui les rassurent et leur expliquent le fonctionnement, ils sont généralement conquis. Ils apprécient la proximité avec la nature. Ils découvrent les plaisirs du fleuve, qu’ils n’avaient jamais imaginés, et apprécient la sérénité d’un moment de repos dans un hamac. »
Loin des écrans et des contraintes technologiques, la Guyane est le lieu propice pour se reconnecter avec la nature. La forêt amazonienne, avec sa biodiversité exubérante et sa tranquillité profonde, représente l’évasion ultime pour une telle retraite. En s’enfonçant dans ce sanctuaire naturel de la biodiversité, on se reconnecte véritablement à soi-même et au monde.
Pour réserver vos excursions dans la forêt amazonienne :
La Compagnie des guides de Guyane : https://www.guides-guyane.com/
Micanoë : https://www.micanoe.com/
Le Camp Cariacou : https://campcariacou.com/
Le Comité du tourisme de la Guyane : https://www.guyane-amazonie.fr/
Et si on profitait des vacances pour s’octroyer une pause digitale ? Orchestrer ses plus beaux selfies, partager ses photos de vacances, liker les commentaires… L’obsession de la photo parfaite et la quête de viralité dominent nos vies instagrammées. Et si nous nous accordions une pause numérique ? La digital detox, ou désintoxication numérique, invite à cesser de scénariser nos vies pour apprécier pleinement notre environnement et nous rappeler que nous sommes une infime partie de ce monde luxuriant. La déconnexion numérique est un luxe précieux qui offre une opportunité de se ressourcer et de se recentrer. Selon les enquêtes de Santé Publique France et le Baromètre du Numérique de 2022, le temps d’écran quotidien des Français est de 56 minutes pour les enfants de deux ans. Pour l’ensemble de la population âgée de douze ans et plus, il s’élève à 4,6 heures. Les adolescents atteignent un pic de 6 à 7 heures lors des journées sans école. Les vacances sont le moment propice pour engager une déconnexion digitale dont les bienfaits sont multiples. Outre la prévention de l’épuisement professionnel, la déconnexion favorise la créativité et la productivité, améliore la santé physique, aide à réévaluer priorités et objectifs, et à réaligner nos vies sur ce qui est réellement important. Mettre en place une digital detox peut sembler difficile au début. Cependant, quelques stratégies simples peuvent faciliter ce processus. Par exemple, établir des plages horaires sans écran, désactiver les notifications, ou encore créer des espaces sans technologie à la maison. Il est également utile de planifier des activités plaisantes pour combler le temps auparavant passé en ligne. |
EG
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