À la Une: Félix Tshisekedi réélu en République démocratique du Congo

C’est ce qu’indiquent les résultats provisoires de la présidentielle du 20 décembre, « sans surprise », selon Politico.cd. Le président sortant a, selon ces chiffres qui restent à valider par la Cour constitutionnelle, récolté un peu plus de 73% des suffrages, contre 18% pour Moïse Katumbi. Une victoire « écrasante », qui « n’a rien du hasard » poursuit encore le journal, puisque Félix Tshisekedi a « été le seul candidat à parcourir toutes les 26 provinces que compte la RDC, et y a tenu une cinquantaine de meetings ».

De son regard extérieur, Wakat Séra, au Burkina Faso, abonde : selon les résultats provisoires globaux, c’est « sans aucun suspense » que « Félix Tshisekedi reprend les rênes du pays pour un nouveau quinquennat ». Il faut dire que depuis plusieurs jours, la publication des résultats par la Céni laissait apercevoir cette issue : déjà avant-hier, Le Phare estimait qu’il n’y avait plus de doute quant au vainqueur du scrutin ; le titre, qui ne cache pas sa proximité avec le camp présidentiel, se félicite par ailleurs que « la concurrence [soit] écrasée sans la moindre résistance » selon ces chiffres, alors que « les Congolais s’attendaient à une compétition électorale sans concession ».

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L’opposition le bec dans l’eau

Moins de 18% annoncés pour Moïse Katumbi, le principal challenger de Félix Tshisekedi : des résultats décevants, mais, estime Le Pays, « l’opposition ne peut s’en prendre qu’à elle-même, elle qui (…) n’a pas pu unir ses forces pour soutenir un candidat seul face au président sortant ». « Chacun a pensé que son heure avait sonné », conclusion : tous ont loupé le train. Et même plus, écrit Le Monde Afrique : « Fatshi a renvoyé ses concurrents au rang de figurants ».

Des figurants qui vont devenir acteurs principaux d’une contestation que plusieurs journaux estiment courue d’avance, puisque « neuf des principaux candidats d’opposition ont rejeté » les résultats, avant même leur publication ce dimanche 31 décembre 2023. Aujourd’hui au Faso de son côté juge que l’ « on peut s’attendre, encore, à des manifestations, même interdites », « après le tour de chauffe de la semaine dernière et les contestations et appels à l’annulation des votes qui fusent du camp de l’opposition ».

Et puis il y a aussi la possibilité, rappelle Actualite.cd, de contester en justice les résultats provisoires. Le journal en ligne rappelle que ces « recours contestataires (…) doivent être déposés auprès de la Cour Constitutionnelle dans les deux jours suivants l’annonce par la Céni ». Mais pour l’heure, cette éventualité est exclue par les principaux intéressés, pointe le titre : « Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, ainsi que six autres candidats, contestent les résultats et appellent à la réorganisation des élections, excluant même la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle ».

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Un second mandat et plusieurs défis

Après un premier mandat « en dents de scie » selon Politico, et après une campagne qui a pris appui sur des ressorts nationalistes, Félix Tshisekedi a plusieurs dossiers sur le feu : il, a, rappelle le journal, « entre autres, promis aux Congolais, d’éradiquer tous les groupes armés dans l’est du pays (…) ; de relancer le secteur agricole pour en finir avec la famine ; de réaliser des projets d’infrastructures… ».

Mais pour Le Monde Afrique, pessimiste, ce second mandat ressemble en fait « à un champ de mines » : « guerre larvée avec le Rwanda, affrontements intercommunautaires meurtriers », sans oublier un « Joseph Kabila tapi dans l’ombre d’une scène politique polarisée, dans un environnement socio-économique désastreux », Félix Tshisekedi aura fort à faire. Et devra, en premier lieu, « tendre la main à ses adversaires pour réconcilier un pays morcelé ».

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