À la Une: la liste des disparus s’allonge au Burkina Faso et en Guinée…

La pratique commence à devenir habituelle dans les pays sahéliens dirigés par des juntes militaires. Opposants, activistes des droits de l’homme, syndicalistes, religieux, journalistes, militaires… disparaissent mystérieusement en dehors de tout cadre légal.

Dernier exemple en date : « au Burkina Faso : le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni est porté disparu depuis le 13 juillet », pointe Jeune Afrique. « Il a été enlevé par des hommes armés et cagoulés dans un logement appartenant à l’armée situé dans le centre-ville de Ouagadougou, précise le site panafricain. L’opération aurait été menée par des hommes du lieutenant Aziz Pacmogda, qui commande la sécurité rapprochée d’Ibrahim Traoré (le chef de la junte). Pacmogda est impliqué dans d’autres affaires de disparitions d’officiers, précise encore Jeune Afrique. En octobre 2023, le commandant Ismaël Touhogobou avait trouvé la mort lors d’une tentative d’enlèvement menée par ses hommes. Pour l’heure, aucune information officielle n’a été communiquée concernant les raisons de son enlèvement, ni l’endroit où il se trouve. Une source sécuritaire affirme que Bamouni est détenu au secret dans une villa de la capitale. Il lui serait reproché des rendez-vous qu’il aurait eus lors d’une formation en Allemagne en janvier dernier ».

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« Inquiétude et désolation… »

En Guinée, toujours aucune nouvelle des deux activistes Oumar Sylla Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah… Ils ont été enlevés le 9 juillet dernier par un groupe de militaires. D’après le témoignage vidéo d’un jeune activiste enlevé en même temps qu’eux et relâché par la suite, les deux hommes ont été molestés lors de leur arrestation puis torturés. Ils seraient détenus au camp militaire de l’île de Kassa, au large de Conakry.

Dans un communiqué diffusé notamment sur le site d’information Aminata, leurs avocats dénoncent cet enlèvement brutal : « Cette triste situation crée l’inquiétude et la désolation depuis 13 jours, affirment-ils. Le communiqué du 17 juillet dernier du Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry indiquant ne pas être au courant de leur enlèvement et de leur séquestration n’a fait qu’exacerber la douleur et l’indignation de tous ». Et les avocats de s’interroger : « Y a-t-il une réelle volonté de faire la lumière sur cet enlèvement ? ».

Les avocats des deux activistes affirment par ailleurs que le témoignage vidéo cité précédemment pourrait constituer « une piste à travers laquelle le parquet d’instance compétent peut bien agir pour le triomphe de la vérité et de l’État de droit ».

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Nouveau massacre dans le centre du Mali

À la Une également, le massacre de Dembo dans le centre du Mali. C’était dimanche 21 juillet dernier. Le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso apporte des précisions. Le bilan est lourd : « 25 victimes, des villageois et des chasseurs Dozos. D’autres villages ont été attaqués, Babusounou, et Guebassabou, où 2 Dozos ont été tués. Avec cette série noire au Centre du Mali, on se rend compte que ce n’est plus le septentrion malien qui est infesté, pointe Aujourd’hui. Et les cibles sont généralement des villageois qui n’ont que leurs champs comme seuls biens. Des travaux champêtres dont ils ne peuvent plus s’occuper correctement à cause de ces visiteurs indésirables. Car ces terroristes lèvent des impôts et établissent des accords locaux avec ces villages, et gare à ceux qui rechignent. (…) Ces attaques à répétition reposent la problématique de la situation sécuritaire au Mali, relève encore le quotidien ouagalais, où les Fama, les Forces armées maliennes, sont désormais aguerries et ont pour alliés les Russes avec Wagner ».

Et Aujourd’hui de s’interroger : « Quid de la lutte contre les terroristes après l’éclatante victoire de Kidal ? Et à l’heure où le président Assimi Goïta semble lâcher du lest, où brumeusement, il est question d’élection présidentielle, avec lui évidemment comme candidat, l’un des thèmes qui sera discuté est (justement) la lutte contre le terrorisme, argument majeur qui avait justifié le renversement d’IBK ».

Pour leur part, les autorités de Bamako gardent le silence sur cette attaque, de même que la presse malienne. La presse qui rapporte a contrario un succès des Forces armées maliennes : la prise de la localité d’Inafarak, près de la frontière avec l’Algérie. « Cela faisait plus d’une décennie que l’armée malienne était absente de cette zone qui servait de bastion aux mouvements armés », affirme le site Malijet. Malijet qui rapporte ce communiqué rassurant des militaires : « L’état-major général des armées tient à rassurer les populations que l’armée malienne demeure résolument engagée dans la surveillance et la sécurisation de l’ensemble du territoire ».

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