C’est dans une atmosphère solennelle que s’est ouvert, ce lundi, le Séminaire International organisé à l’occasion du 60ᵉ anniversaire de la Convention d’Établissement entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal. Une rencontre diplomatique et économique marquée par la présence d’institutions de renom, de responsables africains de haut niveau, et surtout par une déclaration de Latifa Echihabi, Secrétaire générale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).
Prenant la parole en marge des travaux du séminaire organisé par en partenariat avec le Timbuktu Institute – African Center for Peace, en collaboration avec l’Université Internationale de Rabat (UIR), Mme Echihabi a salué la forte mobilisation autour de cette célébration qu’elle a qualifiée d’« hommage à un acte fondateur pour une communauté de destin ». Elle a souligné que cette convention bilatérale de 1965 constitue non seulement un pilier historique de la coopération Sud-Sud, mais également « un modèle qu’il nous faut revisiter, préserver et réactualiser pour renforcer les liens institutionnels et humains qui lient nos deux pays ».
La Secrétaire générale de la CDG rappelle la profondeur des liens entre le Maroc et le Sénégal, des liens « de forte proximité » qui, selon elle, permettent de mieux saisir la portée politique et humaine de cet acte fondateur. Ces relations se prolongent aujourd’hui dans une coopération institutionnelle active entre la CDG et de nombreuses caisses africaines, à l’instar de la Caisse de Dépôts et Consignations du Sénégal.
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Mme Echihabi a notamment rappelé que cette coopération s’est intensifiée avec la création, en 2011 à Marrakech, du Forum des Caisses de Dépôts, plateforme d’échange qui « promeut le rôle des caisses dans la mobilisation et la transformation de l’épargne en investissements productifs ». Pour elle, cette dynamique traduit la pertinence d’un modèle économique original, enraciné dans les réalités africaines et tourné vers le développement à long terme.
Dans son allocution, Latifa Echihabi a rappelé que les caisses de dépôts partagent une même vocation : « mobiliser l’épargne au service d’investissements structurants », notamment dans les domaines de l’infrastructure, du développement urbain et de la transition écologique. « Nos institutions sont des leviers de développement investis de missions d’utilité collective », a-t-elle affirmé, en revenant sur le rôle historique de la CDG, depuis sa création en 1959, dans la sécurisation des fonds d’épargne et l’accompagnement de l’investissement public.
La CDG, selon elle, a su élargir son périmètre d’intervention tout en conservant son socle statutaire, investissant aujourd’hui dans « les énergies renouvelables, l’innovation, l’économie du savoir et l’aménagement des territoires, avec une forte capacité d’intégration des dimensions économiques, sociales et environnementales ».
Un partenariat à la hauteur des défis du continent
Revenant sur l’accord signé en octobre dernier entre la CDG et la Caisse sénégalaise, Mme Echihabi a salué « une nouvelle dimension » donnée au partenariat bilatéral, désormais orienté vers des domaines stratégiques : l’épargne, la finance, et l’investissement à impact. Elle a également rappelé que cette coopération institutionnelle s’inscrit dans une trajectoire de long terme, initiée en 2004 lorsque la CDG a accompagné le ministère sénégalais des Finances dans la création de la CDC sénégalaise, officiellement instituée en 2007.
Depuis, cinq accords de coopération ont été signés, couvrant un spectre large : de la prévoyance sociale à l’ingénierie civile, en passant par la transition énergétique, la gestion des fonds et le financement des PME. « Ces deux dernières décennies ont été marquées par des échanges nourris, la recherche conjointe de solutions aux défis du développement et surtout la construction d’une communauté d’intérêts », a-t-elle affirmé, évoquant également les liens humains tissés entre les équipes des deux institutions.
Pour la Secrétaire générale de la CDG, le 60ᵉ anniversaire de la Convention Maroc–Sénégal n’est pas seulement un moment commémoratif. Il s’agit aussi, selon ses mots, d’un moment pour « articuler un héritage avec les réalités géopolitiques actuelles, marquées par des attentes sociales fortes, une pression croissante sur les finances publiques, et une exigence d’innovation dans l’action publique ».
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