A World Bank Guarantee Helps Benin Create Space for Development Spending

Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et de baisse des ressources concessionnelles disponibles, les gouvernements doivent constamment trouver un équilibre entre les investissements dans les infrastructures, les programmes sociaux et la viabilité de la dette. Une récente opération financière soutenue par le Groupe de la Banque mondiale a permis au Bénin de s’engager dans la bonne direction.

En 2024, le Bénin a sollicité l’appui de la Banque mondiale pour identifier des solutions permettant au pays de soutenir les réformes de réduction de la pauvreté, renforcer la résilience climatique, stimuler la croissance et optimiser son profil d’endettement. Ces objectifs nécessitaient une solution impliquant une garantie fondée sur les politiques et une importante opération de financement des politiques de développement, axée sur les réformes.

Le Bénin avait déjà l’expérience des solutions de financement de la Banque mondiale. En 2018, le pays a utilisé avec succès une garantie fondée sur les politiques, financée par l’IDA à hauteur de 154,8 millions d’euros pour lever 387 millions d’euros de financements commerciaux à long terme, à un taux d’intérêt très compétitif. 

Une garantie fondée sur les politiques de 200 millions d’euros émise par l’Association internationale de développement (IDA, le fonds de la Banque pour les pays les plus pauvres), a permis au Bénin de lever 500 millions d’euros de financements commerciaux. Il s’agissait de la première garantie de l’IDA approuvée depuis le lancement de la plateforme de garantie du Groupe de la Banque mondiale (a) en juillet 2024.

Ce type de garanties émises par la Banque mondiale protègent les prêteurs commerciaux contre le risque de défaut de paiement du service de la dette par des gouvernements souverains. Dans le cas du Bénin, la garantie couvre 40 % du financement sur la base de la première perte, ce qui signifie que la garantie indemniserait intégralement les prêteurs pour tout versement du service de la dette manqué jusqu’à épuisement du montant total de la garantie. Une telle garantie a considérablement réduit le risque pour les prêteurs et a permis au gouvernement d’obtenir de meilleures conditions de financement.

La garantie de premier sinistre fournie par l’IDA a été complétée par une assurance deuxième sinistre de l’Assurance pour le développement du commerce et de l’investissement en Afrique (ATIDI). Cette approche à plusieurs niveaux a fourni une sécurité supplémentaire au prêteur commercial sélectionné par le Bénin à la suite d’un processus d’appel d’offres concurrentiel, ce qui a permis au Bénin d’obtenir un prêt de 15 ans assorti d’une période de grâce de cinq ans à un taux d’intérêt fixe de 6 %.

Comment le Bénin a-t-il utilisé ce financement ? Le gouvernement a lancé une offre publique d’achat pour son euro-obligation 2032, optimisant ainsi le profil de sa dette en réduisant l’encours de la dette et en allongeant la maturité moyenne. En utilisant la garantie pour accéder à des financements commerciaux à plus long terme à de meilleurs taux, le pays a diversifié sa base d’investisseurs et ses instruments de dette, améliorant ainsi son profil d’endettement tout en créant un espace pour les dépenses de développement.

Les garanties fondées sur les politiques sont proposées dans le cadre de financement de la politique de développement de la Banque mondiale, qui aide les pays à répondre aux besoins de financement du développement et à promouvoir la réforme des politiques. Dans le cadre de cette opération, les réformes visaient à :

  • Stimuler la croissance du secteur privé : Seules 12 % des micro, petites et moyennes entreprises au Bénin font actuellement appel aux banques pour financer leurs investissements. Afin d’améliorer l’accès au crédit pour les entrepreneurs, le gouvernement a créé un Fonds indépendant d’investissement et de garantie pour les petites et moyennes entreprises.
  • Renforcer la résilience climatique : Le Bénin, l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique au monde, prend des mesures pour réduire l’exposition aux inondations et étendre la protection sociale aux communautés touchées. De nouvelles réglementations en matière d’urbanisme contribueront à réduire les risques d’inondation, tandis qu’un registre social élargi garantira que les populations vulnérables reçoivent une aide ciblée dans les zones inondables.
  • Améliorer la mobilisation des recettes intérieures : les réformes comprennent l’abolition des exonérations d’impôts sur les salaires pour les institutions publiques et la mise en œuvre de la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée sur les plateformes de commerce électronique. Ces mesures visent à faire passer les recettes fiscales de 12,2 % à 14,1 % du PIB d’ici 2026, créant ainsi une marge budgétaire pour l’investissement public tout en assurant la viabilité de la dette.

Les réformes soutenues dans le cadre de cette opération devraient avoir des impacts significatifs sur le développement dans l’ensemble du Bénin :

  • La proportion de personnes pauvres et extrêmement pauvres bénéficiant d’une couverture santé subventionnée devrait passer de moins de 1 % à 15 % d’ici 2026.
  • Le Fonds d’investissement et de garantie pour les petites et moyennes entreprises contribuera à faciliter l’octroi d’au moins 4 milliards de francs CFA ouest-africains (environ 6,4 millions de dollars) de nouveaux prêts aux petites entreprises.
  • L’augmentation des recettes publiques permettra au Bénin d’accroître ses investissements dans les programmes sociaux tout en maintenant sa responsabilité budgétaire.

Cette initiative met en évidence le rôle que peuvent jouer les garanties de la Banque mondiale pour répondre aux besoins de financement tout en faisant progresser le développement. En intégrant des garanties à des opérations de politiques de développement bien structurées, les pays peuvent accéder à de nouvelles opportunités de transformation économique.


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