Abdourahamane Tiani investi Président pour un mandat de cinq ans renouvelable

Abdourahmane Tiani, président de la Transition du Niger

Le général de brigade Abdourahamane Tiani a officiellement été investi, ce mercredi, président de la République du Niger pour un mandat de cinq ans renouvelable. L’investiture a eu lieu lors d’une cérémonie solennelle qui s’est déroulée au Centre international de conférences Mahatma Gandhi à Niamey.

Le chef de la junte militaire Abdourahamane Tiani vient d’être investi Président du Niger pour un mandat de 5 ans renouvelable. Le dirigeant a également été élevé au grade de général d’armée, le plus haut rang de l’armée nigérienne. Avant même sa cérémonie d’investiture, le nouveau président a promulgué la « Charte de la refondation », un document clé qui définit les grandes lignes de la transition politique du pays. Ce texte fixe la durée de la transition à cinq ans, renouvelable, en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire et des priorités de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

La Charte a été adoptée lors des Assises nationales organisées entre le 15 et le 19 février 2024, une étape cruciale dans le processus de refondation des institutions du Niger. Dans son discours prononcé après son investiture, Abdourahamane Tiani a affirmé que le Niger entamait un « nouveau départ ». Il a souligné qu’il était désormais temps pour le pays d’affirmer pleinement sa souveraineté face aux défis internes et externes.

Nouvelle feuille de route pour la transition

Le général d’armée a invité les Nigériens à faire preuve d’unité pour surmonter « l’adversité violente » à laquelle le pays est confronté depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, au cours duquel il a pris le pouvoir en renversant le président élu, Mohamed Bazoum. Quelques heures après son investiture, le Président Tiani a pris deux mesures importantes, marquant ainsi le début de son mandat. Le Secrétaire général du gouvernement, Mahaman Roufai Laouali, a annoncé la signature de deux décrets significatifs.

Le premier décret concerne la dissolution des partis politiques, une décision qui reflète l’intention des nouvelles autorités de réorganiser la vie politique du pays et de mettre en place une nouvelle gouvernance plus alignée avec les priorités de la transition. Le deuxième décret ordonne la libération de certains prisonniers, tant civils que militaires, détenus dans le cadre de la crise politique et sécuritaire qui a secoué le pays ces dernières années.

Préserver la sécurité nationale face à d’importantes menaces

Abdourahamane Tiani n’est pas un visage inconnu dans le paysage politique et militaire du Niger. Ancien commandant de la garde présidentielle, il a joué un rôle clé dans la protection des institutions et de la stabilité du pays avant de s’emparer du pouvoir à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023. Le général Tiani a dirigé l’opération qui a conduit à l’éviction de Mohamed Bazoum, élu démocratiquement, et a justifié son action par la nécessité de préserver la sécurité nationale face à d’importantes menaces.

Le coup d’État a été marqué par une prise de pouvoir rapide et un soutien initial de nombreuses couches de la population, fatiguées par les défis économiques et sécuritaires du pays. Depuis lors, Abdourahamane Tiani a su maintenir une certaine popularité, en mettant en avant l’idée de renforcer la souveraineté du Niger face aux influences extérieures et en appelant à un retour à l’ordre et à la stabilité. Toutefois, son accession au pouvoir a aussi suscité des inquiétudes et des critiques au niveau international, notamment de la part de l’Union africaine et de la communauté internationale, qui ont exprimé des réserves concernant le respect des principes démocratiques et des droits humains.

Un mandat placé sous le signe de la refondation

Le Niger, comme ses voisins du Sahel, fait face à de grands défis en matière de sécurité, avec des groupes djihadistes opérant dans plusieurs régions. Dans son discours, Abdourahamane Tiani a insisté sur la nécessité de redéfinir la gouvernance du pays, en engageant une refondation profonde des institutions. L’accent sera mis sur la lutte contre l’insécurité, le renforcement de la souveraineté nationale, ainsi que sur la mise en place de réformes politiques, économiques et sociales pour sortir de la crise actuelle.

La Charte de la refondation qu’il a promulguée prévoit des réformes structurantes, bien que les détails précis sur leur mise en œuvre restent encore flous. L’arrivée d’Abdourahamane Tiani à la tête du pays n’a pas manqué de susciter des réactions internationales. Plusieurs organisations, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont exprimé leur préoccupation quant à l’avenir démocratique du Niger, après le renversement d’un Président démocratiquement élu.

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