« Accoucher là-bas, ce n’est pas comme accoucher ici » des cliniques privées financent une maternité au Sénégal
Plusieurs cliniques privées de Toulouse et sa région ont fondé une association afin de fournir une aide sanitaire au Sénégal. Une maternité doit ouvrir dans quelques mois.
Plus de 8000 femmes vont bénéficier d’un suivi et d’une prise en charge avant, pendant et parfois après leur grossesse. Et ce n’est pas sans besoin. Comme le docteur Michel Boussaton, « accoucher là-bas, ce n’est pas comme accoucher ici. Les risques sont bien plus importants et les incidents beaucoup plus fréquents« .
Là-bas, c’est le Sénégal et plus précisément le territoire de Thiadiaye.
Depuis 20 ans, des professionnels de santé toulousains, tous bénévoles, mènent des missions annuelles. Des médecins, des infirmières et des sages-femmes coopèrent avec les équipes sénégalaises locales.
Le dernier projet en date change de nature. Il ne s’agit plus simplement d’apporter des ressources humaines ou de mener des actions de formation. Les bénévoles français ont lancé un projet immobilier : la construction et l’équipement d’une maternité. Dans ce but une association a été créée.
Les cliniques privées souffrent parfois d’une image d’usines à soin, axées sur la rentabilité. Ce cliché n’est pas confirmé par la réalité des chiffres. Ainsi en Occitanie, beaucoup de structures ont dû fermer dans le Gers ou encore l’Aveyron. Justement parce que les comptes financiers n’étaient pas bons. Si les cliniques étaient forcément riches et rentables, elles ne déposeraient pas le bilan.
De même, autre évidence, le souci de l’humanitaire n’est pas exclusivement réservé au service public hospitalier. Même si ce dernier mène bien sur des actions précieuses sur ce terrain.
Preuve que « privé » peut rimer avec « action humanitaire », en 2024, les cliniques privées indépendantes de Toulouse et sa région ont créé l’Association Humanitaire des Etablissements de Santé d’Occitanie (AHESO). Parmi les membres figurent les cliniques Pasteur, Rive Gauche, Saint Exupéry, Minimes ou encore Medipole Garonne. Elles appartiennent toutes à l’Alliance Clinavenir : 11 établissements, 700 médecins et plus de 3000 salariés.
Parallèlement à un projet médical passant par des actions de formation ou à la mise à disposition d’ambulance, AHESO mène à terme un projet immobilier. Il s’agit de la réhabilitation de plusieurs maternités.
L’action de l’AHESO au Sénégal ne mobilise pas que des blouses blanches. Un architecte bénévole, Jean-Pierre Charrière, a établi des plans et des devis pour réhabiliter des maternités. Trois sites ont été sélectionnés.
Une construction doit sortir de terre, comme le précise le docteur Michel Boussaton, « juste avant la saison des pluies, fin juin ». Le financement de plus de 80 000 euros a été assuré par l’AHESO.
Cette action ne se limite pas à de nouveaux murs pour accueillir les 2 200 à 2 400 femmes qui accouchent tous les ans. Des équipements seront également fournis et envoyés par conteneur de la France : tables de réanimation néonatale, monitorings, pieds à perfusion…Mais du matériel, notamment des ondulateurs, sera acheté sur place.
Des stages sont également prévus pour le personnel de santé sénégalais qui travaillera dans cette nouvelle structure. Ces formations se dérouleront en particulier à Toulouse, dans la clinique Rive Gauche. Des avis en télévision expertise entre médecins toulousains et sénégalais sont également prévus.
Crédit: Lien source