Activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel – Rapport du Secrétaire général (S/2024/521) – Burkina Faso
I. Introduction
1. On trouvera dans le présent rapport, qui couvre la période allant du 1 er janvier au 30 juin 2024, un aperçu de l’évolution de la situation et des tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que des activités menées par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). On y souligne pa r ailleurs les progrès accomplis en ce qui concerne l’application de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et on y fait un point sur la situation qui règne dans le bassin du lac Tchad, conformément aux dispositions de la résolution 2349 (2017) du Conseil de sécurité.
II. Évolution de la situation et tendances observées en Afrique de l’Ouest et au Sahel
2. Pendant la période considérée, les processus de transition se sont poursuivis dans les pays où des changements de gouvernement anticonstitutionnels ont eu lieu, certains États côtiers ont connu des processus électoraux positifs et les conditions de sécurité et la situation humanitaire sont demeurées précaires. L’annonce faite le 28 janvier par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur décision de se retirer, avec effet immédiat, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a soulevé de nouvelles questions quant à l’avenir du programme d’intégration régionale de la CEDEAO. Les trois pays reprochaient à la CEDEAO de leur imposer des sanctions sévères et inhumaines au lieu de les aider à lutter contre le terrorisme et l’insécurité. La CEDEAO a fait des ouvertures, telles que la levée de certaines sanctions et des appels au dialogue, pour éviter une sortie définitive des trois pays à l’issue de la période de notification formelle d’un an. Toutefois, du fait de la décision des trois pays de se retirer de l’organisation, la volonté d’un retour de l’ordre constitutionnel s’est davantage réduite, les récents dialogues nationaux au Burkina Faso et au Mali s’achevant sur la recommandation de prolonger la transition jusqu’en 2029 pour le premier et 2027 pour le deuxième. Dans un contexte de restrictions draconiennes de l’espace civique et politique, les autorités de transition en Guinée ont également confirmé que les dates prévues pour le retour à l’ordre constitutionnel ne pourraient pas être tenues, avivant les tensions avec l’opposition politique. Par ailleurs, les tensions entre États ont repris, comme en témoignent la crise bilatérale entre le Bénin et le Niger et entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.
3. Quant aux changements positifs, l’alternance démocratique à la suite d’élections au Libéria et au Sénégal a mis sur le devant de la scène de nouvelles autorités, qui s’emploient à concrétiser les aspirations du peuple au changement. Par exemple, à la suite des tensions préélectorales au Sénégal, les nouvelles autorités ont annoncé un programme de réformes, y compris l’ambition de jouer un rôle dans les réformes de la CEDEAO.
4. En ce qui concerne la sécurité, malgré des améliorations ici et là, la situation générale est restée précaire, en particulier dans les pays du Sahel central, qui doivent ajuster sans arrêt leur partenariats internationaux. S’agissant des droits humains, des restrictions sévères à la liberté d’expression et à la liberté de réunion dans plusieurs pays ont de plus en plus limité l’espace civique et politique. La situation humanitaire reste préoccupante, les populations continuant d’être gravement touchées par l’insécurité et le nombre de personnes déplacées d’augmenter. Les écoles et les services de santé ont fermé en raison de l’insécurité.
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