Actualités économiques Nigéria – Ghana semaine du 10 mars 2025

 

LE CHIFFRE A RETENIR

 

2ème

Lagos devient la deuxième ville économique d’Afrique avec un PIB de 259 Md USD

 

 

Le Nigéria a enregistré un excédent commercial (biens uniquement) de 16 852 Md NGN (11 Md USD) en 2024, le plus élevé depuis 2018

Le Bureau national des statistiques (NBS) du Nigéria a publié son rapport sur les échanges de biens du Nigéria avec le reste du monde.

Le Nigéria enregistre un excédent commercial de 16 852 Md NGN (11 Md USD) en 2024, après un déficit de l’ordre de 3 Md USD en 2023. Le pays retrouve une balance des biens positive après quatre années successives de déficit et son excédent le plus important depuis 2018.

Cette performance s’explique par la reprise de la production et des exportations de pétrole en 2024 (+10% en volume par rapport à 2023 et +28% par rapport à 2022) mais également par le gain en compétitivité prix des exportations nigérianes provoqué par la dépréciation significative du naira (-73% en 1,5 an).

Par ailleurs, la reprise des importations nigérianes devrait rééquilibrer la balance des biens dans le futur. La balance commerciale (biens et services) du pays reste négative, en raison du déficit structurel du pays en matière d’échanges de services.

Le France se classe 6ème partenaire international du Nigéria en 2024 en termes de volume d’échanges (5ème fournisseur et 2ème client du Nigéria). La Chine et l’Inde restent les deux premiers partenaires commerciaux du pays.

Selon le dernier rapport annuel sur le commerce extérieur de la France les échanges entre la France et le Nigéria sont restés stables en 2024. Les importations françaises de biens en provenance du Nigéria se sont élevées à 4,4 Md EUR en 2024, le même niveau qu’en 2023 tandis que les exportations françaises de biens ont représenté 0,5 Md EUR, après 0,6 Md EUR en 2023.

 

Lancement des travaux du projet Kaduna Bus Rapid Transit financé par l’AFD

À l’occasion du déplacement de l’ambassadeur de France au Nigéria Marc Fonbaustier à Kaduna, l’Agence française de développement (AFD) et l’Autorité de régulation des transports de l’État de Kaduna (KADSTRA) ont annoncé le lancement des travaux du projet de liaison rapide en bus de Kaduna (BRT).

La ligne de transports de 24 km devrait connecter la métropole de Kaduna et ses différents pôles périphériques, contribuant au développement d’une mobilité urbaine durable. Ce projet, d’une valeur de 100 M EUR prévoit d’accueillir 160 000 usagers quotidiens.

Le projet BRT comprend la construction de 30 gares routières et d’un dépôt, des aménagements urbains (éclairage public, passages pour piétons) et l’achat de 120 bus articulés.

 

Le ministre des Finances Wale Edun projette une croissance économique de 4,6% en 2025

Après l’adoption et la ratification du budget 2025, le ministre de l’Économie nigérian Wale Edun s’est exprimé sur l’état de l’économie nigériane et a présenté ses projections économiques pour l’année à venir.

Wale Edun a souligné les progrès et les bonnes performances de l’économie nigériane sur la deuxième partie de l’année 2024 et s’est montré optimiste pour l’année 2025. Il a réaffirmé l’objectif du gouvernement nigérian de réduire le déficit budgétaire, élargir l’assiette et la mobilisation fiscale.

Le gouvernement compte sur une augmentation des recettes fiscales, mais également sur la mobilisation du secteur privé pour financer les investissements nécessaires pour atteindre ses objectifs de croissance. Wale Edun a appelé à mettre en place davantage de partenariats public-privé, notamment pour combler le déficit d’investissement dans les infrastructures, chiffré à 100 Md USD par an. Il vise une croissance du PIB à 4,6% en 2025, avec une ambition à long terme de 7% de croissance annuelle pour réduire le niveau de pauvreté.

« En s’appuyant sur des réformes stratégiques, le Nigéria est prêt à ouvrir de nouvelles perspectives de prospérité, à accélérer le développement national et à assurer un avenir meilleur aux générations futures. »

Wale Edun, ministre des Finances du Nigéria

Le ministre du Budget et de la planification économique Abubakar Bagudu a, à cette même occasion, présenté les grandes orientations du budget 2025, représentant 55 000 Md NGN, soit 37 Md USD. Le déficit budgétaire serait de 14 000 Md NGN (estimé à 4,4% du PIB). 25% des dépenses pour l’année sont allouées au service de la dette.

Le gouvernement nigérian mise sur un taux d’inflation annuel de 15% en 2025, ainsi qu’un niveau de production pétrolière de l’ordre de 2,1 millions de barils par jour (contre 1,3 million en moyenne en 2024).

L’un des principaux points forts du budget 2025 est la libéralisation effective du marché des changes, la fin complète des subventions pétrolières et la réduction de celles liées à l’électricité.

Le budget comprend des investissements significatifs alloués aux secteurs de l’agriculture et des mines. Les moyens attribués à chaque ministère ne sont pas encore publics.

 

Dangote Group inaugure la production de polypropylène et renforce l’autosuffisance du Nigéria

Le groupe Dangote continue d’étendre son influence dans le secteur industriel nigérian avec le lancement récent de la production de polypropylène dans son complexe pétrochimique. Ce matériau, essentiel pour les secteurs de l’emballage, du textile et de l’automobile, était jusqu’à présent largement importé par le Nigéria, notamment d’Arabie saoudite, d’Afrique du Sud, de Corée du Sud, de Chine et du Vietnam. L’usine de Dangote située dans la nouvelle raffinerie, dotée d’une capacité annuelle de 900 000 tonnes réparties sur deux unités, couvrira largement la demande intérieure estimée à 250 000 tonnes par an, générant ainsi un excédent destiné à l’exportation.

Cette initiative stratégique vise à réduire la dépendance du Nigéria aux importations, permettant au pays d’économiser des centaines de millions de dollars chaque année. Cette diversification s’inscrit dans la vision à long terme d’Aliko Dangote, qui, après avoir transformé le secteur du ciment, du sucre et des carburants, poursuit son ambition de positionner le Nigéria comme leader industriel en Afrique à travers cette mise en production.

 

Le Nigéria signe des accords pour 948 MW d’énergie propre destinés aux zones rurales

L’Agence d’Électrification Rurale (REA) du Nigéria a récemment conclu un protocole d’accord avec dix entreprises de services énergétiques renouvelables pour la production de 948 MW d’énergie verte.

Lors de la cérémonie de signature à Abuja, le directeur général de la REA, Abba Aliyu, a également annoncé la création d’une société de gestion d’actifs renouvelables dotée de 500 M NGN (325 000 USD), visant à mobiliser jusqu’à 1 000 Md NGN (650 M USD) pour soutenir le secteur en l’absence de prêts et de subventions.

Cette initiative doit permettre au Nigéria de renforcer son infrastructure électrique de manière autonome dans les années à venir. Parallèlement, la REA a obtenu un financement de 100 Md NGN (65 M USD) pour équiper les institutions publiques en installations solaires, avec des projets prévus dans les semaines à venir. Des discussions avancées sont également en cours avec la Japan International Cooperation Agency pour un cofinancement additionnel de 200 M USD, s’ajoutant aux 750 M USD du projet DARES de la Banque mondiale, portant ainsi le financement total à 950 M USD. Oando Clean Energy s’est notamment engagé à développer 1 200 MW dans le cadre de cet accord. La REA envisage également d’établir à Abuja la première université africaine dédiée aux énergies renouvelables.

 

 

Le ministre des Finances du Ghana présente le budget 2025

Le ministre des Finances du Ghana, Dr. Ato Forson, a présenté le budget 2025 visant à stimuler la croissance économique à plus de 4%, l’emploi et assainir les comptes publics. Pour 2025, le gouvernement vise une inflation à 11,9% et une croissance non pétrolière à 4,8%.

Les recettes totales devraient atteindre 17,2% du PIB (15,9% PIB en 2024), grâce à une amélioration de la collecte, tandis que les dépenses totales seront réduites à 20,7% du PIB (23,7% en 2024).

Cette maîtrise budgétaire permettra de ramener le déficit à 3,1% du PIB (5,2% en 2024) et d’enregistrer un excédent primaire de 1,5% du PIB (déficit de 1,2% en 2024).

Le budget prévoit la suppression de 5 taxes (E-Levy de 1% sur les transferts électroniques, taxe sur les paris sportifs avec une retenue à la source de 10%, TVA sur les assurances automobiles, taxe sur les émissions industrielles et automobiles, retenue à la source de 1,5% sur l’or non transformé), compensée par un abaissement du plafond des réductions d’impôt (6% à 4%) et une hausse des taxes minières (1% à 3%).

Pour stabiliser le taux de change, le gouvernement veut augmenter les réserves et que la Banque du Ghana poursuive ses interventions sur le marché des changes. La création du Bureau National de l’Or (GOLDBOD), doté de 279 M USD, permettra de réglementer, superviser et structurer le marché de l’or, et soutiendra les mineurs à petite échelle.

Côté investissements, un plan d’infrastructure « Big Push » de 13 Md USD financera des projets dans les secteurs des transports, de l’énergie et de l’industrie. L’éducation bénéficiera de 825 M USD pour l’enseignement secondaire gratuit, le GETFund, l’alimentation scolaire, la fourniture de manuels, la gratuité universitaire et la distribution de produits hygiéniques. Aussi, 96,8 M USD seront alloués pour à l’Agenda pour la transformation économique par l’agriculture (AETA).

 

John Mahama en visite à l’Alliance des États du Sahel (AES) pour renforcer les relations bilatérales et promouvoir la croissance économique

Le président du Ghana John Mahama a achevé ce lundi 10 mars une tournée de « bon voisinage » au Mali, au Niger et au Burkina Faso où le renforcement des relations bilatérales et la promotion de la croissance économique étaient au cœur des échanges.

Au Mali, le général d’armée malien Assimi Goïta et le président ghanéen ont affiché leur volonté de renforcer les échanges commerciaux via le corridor sud et de relancer la Commission mixte permanente de coopération Mali-Ghana, inactive depuis 2011, afin de résoudre les obstacles commerciaux et diplomatiques existants.

Au Niger, les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans les domaines agricoles et miniers. Riche en uranium mais confronté à l’insécurité alimentaire, le Niger pourrait bénéficier de l’expertise ghanéenne en agro-industrie, tandis qu’Accra cherche des partenariats pour une exploitation durable des ressources.

Au Burkina Faso, le président ghanéen a souligné l’importance de fluidifier la circulation des biens et des personnes. Un projet de liaison aérienne quotidienne Ouagadougou-Accra a été annoncé, tandis que la possible extension du gazoduc Accra-Bolgatanga jusqu’au Burkina Faso et une possible augmentation des exportations d’électricité ont été évoquées. À la suite de la visite, le Burkina Faso a levé l’interdiction d’exportation de céréales vers le Ghana.

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