Affaire Bétharram : le surveillant « Cheval », un des accusés, a aussi travaillé dans un établissement à Neuilly-sur-Seine
L’ un des trois hommes placés en garde à vue et relâché dans l’affaire de Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), et visé par 74 plaintes toutes prescrites pour viols, agressions sexuelles et violences volontaire, a travaillé à l’institution catholique Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), entre 1989 et 1997, indique dans un courrier l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine. Cet homme a été libéré en raison de la prescription.
Dans ce courrier adressé « à la Communauté éducative et aux anciens élèves de l’institution Saint-Dominique de Neuilly », que franceinfo a pu consulter ce mardi, l’enseignement catholique des Hauts-de-Seine appelle à libérer la parole. L’homme dont il est question, surnommé « Cheval » et Damien S. de son vrai nom, a travaillé comme censeur du collège et du lycée Saint-Dominique pendant huit ans.
« Sans enquête et sans rien, il quitte Bétharram pour affaires de mœurs et il est pris »
En juin 1989, lorsqu’il doit quitter l’institution de Bétharram, Damien S. trouve un point de chute à Saint-Dominique de Neuilly en septembre 1989. Selon l’enseignement catholique de l’époque, il a choisi de rejoindre la région parisienne pour des raisons familiales. « Sans enquête et sans rien, il quitte Bétharram pour affaires de mœurs et il est pris », s’insurge auprès de franceinfo Alain Esquerre, le porte-parole des victimes de Bétharram. « Je pensais qu’il y avait un trou dans la raquette mais pas du tout en fait. Il est fort ce monsieur, il rebondit sans aucun problème, il n’est jamais inquiété ce monsieur ».
En 1997, Damien S. repart de l’institution catholique de Neuilly « par désir d’évolution dans ses responsabilités professionnelles ». L’enseignement catholique dit n’avoir « à ce jour connaissance d’aucune plainte concernant ses années de présence à Saint-Dominique ». Ce censeur a ensuite rejoint des établissements à Orléans et Châteauroux.
Un appel à la libération de la parole
« Tout doit être mis en œuvre – et avec détermination – pour que la parole soit libérée, que la lumière soit faite », déclare l’enseignement catholique. Et de préciser que « la protection des mineurs demeure une priorité absolue dans nos établissements comme dans le diocèse ». D’après les nombreux témoignages récoltés par les anciens de Bétharram, il apparaît qu’au fil des années, Damien S. est devenu de plus en plus violent, et de plus en plus pervers, notamment quand il est nommé préfet au sein de l’établissement, et qu’il obtient son propre bureau.
Damien S. a été entendu par les enquêteurs en garde à vue la semaine dernière. Il a admis avoir pu porter des gifles à certains élèves de Bétharram dans le cadre de corrections. Mais il a contesté tout le reste.
Crédit: Lien source