Affaire Dominique Einhorn : l’ancien président du Sarlat Rugby se fait porter pâle pour son procès en diffamation

Ceux qui espéraient revoir Dominique Einhorn en Dordogne ce mardi 15 avril ont été déçus. L’ancien président du club de rugby de Sarlat, mis en examen depuis trois ans pour des malversations à la tête du club, était jugé pour diffamation au tribunal de Bergerac. Mais il n’est pas venu. La communauté de communes de Sarlat a porté plainte contre l’homme d’affaires franco-américain en décembre dernier, après qu’il a accusé la collectivité de lui avoir « tout volé, jusqu’à la cafetière et la théière » au cours d’une interview sur Liberté FM, une radio associative du Ribéracois trois mois plus tôt.

« Des salissures permanentes » contre la communauté de communes de Sarlat

Dominique Einhorn a quitté la Dordogne pour retourner vivre en Alsace, sa région d’origine. L’avocate qui le représente explique que son état de santé ne lui permet pas de venir jusqu’à Bergerac. Et quand le président l’interroge sur ce que fait désormais l’homme d’affaires, elle répond qu’elle ne sait pas. Jean-Jacques de Peretti, le maire de Sarlat et président de la communauté de communes, n’est pas non plus présent à l’audience.

Les débats virent donc très vite aux arguments techniques. Il s’agit de prouver s’il y a, ou non, diffamation. Et donc si le franco-américain a été volé, ou pas, quand les meubles de ses entreprises ont été vendus à la communauté de communes. Pour l’avocat de la collectivité, le récit ne tient pas. Tout a été fait dans les règles, « dans le cadre de la liquidation judiciaire » des sociétés de Dominique Einhorn. Il assure que les propos de l’homme d’affaires cochent toutes les cases de ce qui constitue la diffamation : l’absence de bonne foi, l’animosité personnelle, un ton « excessif, outrancier et même complotiste ». Il évoque des « salissures permanentes de la part de Dominique Einhorn qui discréditent tout le travail de la collectivité ».

L’avocate de Dominique Einhorn dénonce « un déchaînement médiatique »

L’avocate de l’homme d’affaires répond, point par point, que la vente n’a pas été faite correctement. L’intégralité du mobilier a été cédé « extrêmement rapidement », avant que Dominique Einhorn l’apprenne, pour une somme de 8.000€, alors qu’il estimait que ça « valait 80.000€ ». L’homme d’affaires a d’ailleurs porté plainte pour vol début 2024. « À ce jour, sauf erreur de ma part, il n’y a eu aucun classement sans suite », affirme l’avocate pour prouver sa bonne foi. Elle insiste surtout sur « le déchainement médiatique » envers Dominique Einhorn. Une thèse que l’ancien président du club de rugby soutient depuis le début de sa « rupture » avec Sarlat, l**’histoire d’un homme contre qui tout le monde se serait ligué** pour le faire tomber.

La décision a été mise en délibéré, elle sera rendue dans deux mois, mardi 17 juin. L’avocat de la communauté de communes a demandé 8.000€ pour la perte d’image de la collectivité et 5.000 € de dommages et intérêts.