« Afrique : Restaurons la confiance en la France ! »

Soumis à l’idéologie de la repentance côté français et à des poussées anti-françaises venues de pays concurrents, notre zone d’influence a considérablement rétréci.

Soumis à l'idéologie de la repentance côté français et à des poussées anti-françaises venues de pays concurrents, notre zone d'influence a considérablement rétréci.

©Flickr/bareknuckleyellow

Influence

Aujourd’hui a lieu à Marseille, une nouvelle édition du sommet Europe-Afrique. C’est une initiative salutaire tant notre pays a perdu pied sur le continent africain ces dernières années. 

Soumis à l’idéologie de la repentance côté français et à des poussées anti-françaises venues de pays concurrents, notre zone d’influence a considérablement rétréci. 

Soyons clairs : dire cela n’a rien d’un néocolonialisme déguisé comme certains influenceurs « panafricains » voudraient nous le faire croire.

L’ambition que nous devons avoir de réveiller la France en Afrique nécessite toutefois d’être traitée en urgence. Parce que, dans le même temps, d’autres intérêts étrangers y étendent leur ingérence avec beaucoup de virulence, ce qui n’est ni bon pour l’Afrique, ni bon pour la France, ni bon en somme pour les valeurs auxquelles nous croyons et que nous sommes censées défendre collectivement.

Au cœur de l’été dernier, des drapeaux français étaient ainsi brûlés à Niamey au Niger. Les diatribes anti-françaises sont désormais légion à l’image du nouveau Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, qui n’hésitait pas à déclarer : « La France doit avoir la dignité de voler de ses propres ailes plutôt que de sucer le sang de ses ex-colonies. » Rien que cela !

Les commentateurs avisés de la situation évoquent ainsi un « sentiment anti-français » qui a le vent en poupe, notamment parmi la jeunesse, elle-même souvent embrigadée par des personnalités de plus en plus influentes. Mais nous ne sommes déjà plus dans le registre du sentiment mais bien d’une réalité avec des positions anti-françaises clairement affichées et cela même dans des pays qui sont traditionnellement des nations amies de la France.

Certaines franges des élites africaines n’hésitent plus à nous montrer du doigt, que ce soit des militaires, des responsables politiques, des patrons de médias ou encore des stars des réseaux sociaux. Ce sont certes des minorités, mais elles sont passées maîtres dans l’agitation de la colère populaire.

Parmi ces figures, comment ne pas évoquer Kémi Séba ? Ce franco-béninois, qui vient de brûler en public son passeport français, est connu de longue date pour ses saillies anti-françaises et antisémites. Pour lui, nous représentons le mal absolu, une dictature capitaliste et une entreprise de déstabilisation pour priver les Africains de leur indépendance et briser leur envol social et économique. 

Le parcours radical de cette personnalité avait commencé dès 2006, quand il dirigeait la Tribu Ka, groupuscule suprémaciste noir qui s’était fait connaître en défilant dans le quartier des Rosiers à Paris pour proférer pléthore d’insultes et menaces à l’endroit de la communauté juive. Il s’est fait connaître ensuite comme un spécialiste des procès douteux visant la France et l’Occident. Il est alors invité pour donner des conférences dans des pays clairement hostiles à nos valeurs, tels que le Venezuela et l’Iran. On apprendra que la milice pro-Poutine Wagner l’aidait financièrement à tenir des « procès de la Françafrique » dans plusieurs pays africains.

C’est à peu près le même son de cloche chez la suisso-camerounaise Nathalie Yamb qui imagine que l’Occident tire toutes les ficelles pour garder la main sur l’Afrique et piller en toute impunité ses ressources.

Ne soyons pas dupes. On verse ici dans le complotisme de bas étage. Seulement, ces personnalités, habiles au micro et face à la caméra, sont suivies sur les réseaux sociaux par des centaines de milliers de personnes, prêtes à être embarquées. Un simple tweet de leur part peut mettre le feu aux poudres et mettre en danger nos infrastructures économiques et diplomatiques ainsi que nos ressortissants.

Ces personnalités ont d’ailleurs aussi leur relais en France, notamment à l’extrême-gauche de l’hémicycle avec un Jean-Luc Mélenchon qui ne se prive pas d’embrasser ce discours anti-français pour illustrer son propos contre le capitalisme occidental.

La face cachée de ce populisme panafricain, c’est qu’il est bien entendu alimenté et stimulé directement par la Russie qui ne se prive en aucun cas de jouer des tours à l’Occident et notamment la France.

Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme Nathalie Yamb « la dame de Sotchi ». Ce n’est pas pour rien que Kémi Séba cache à peine ses relations approfondies avec le groupe armé Wagner. 

Face à ce hard power assumé russe et chinois, la France n’a plus le temps de reculer et doit jouer la carte du soft power sans verser, cela va de soi, dans un paternalisme façon OSS 117 mais en s’appuyant sur ses relations encore privilégiées et historiques avec de nombreux partenaires politiques et économiques africains.

Nous devons montrer à l’Afrique qu’elle peut encore compter sur nous, que nous pouvons répondre présent dans des secteurs porteurs comme les énergies renouvelables, l’agro-alimentaire, les fintechs ou encore les industries créatives en formant notamment sur place du personnel aux métiers de demain. Encore une fois, redisons-le, nous ne sommes pas en Afrique pour la piller mais nous pouvons être en revanche les catalyseurs de son développement.

Avec ce partenariat renouvelé et renforcé tant sur le plan économique que sur les plans sociaux et culturels, rendant de la fierté aux Africains comme aux Français, nous proposerons une autre vision du monde, bien plus humaniste et universaliste, que la vision belliciste et expansionniste imposée par les empires autocrates. 


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