Le Lot-et-Garonne accueille cette fin de semaine le championnat du monde des majorettes. Plusieurs nationalités vont se croiser entre Agen et le centre omnisports de Boé.
Décidément, en ce mois de juillet, le Lot-et-Garonne ne prend pas de temps mort. Après le Tour de France, une autre compétition va fédérer plusieurs nationalités. Le championnat du monde des majorettes commence dès jeudi soir et se poursuivra jusqu’à dimanche.
En 2022, notre département avait déjà accueilli le championnat de France. Cette année, on monte la barre d’un cran supplémentaire, avec tout de même huit pays représentés. Outre la France, le Zimbabwe, la Hongrie, la Croatie, la Pologne, l’Ukraine et la République tchèque.
« Elles seront entre 400 et 450 à concourir », précise Alain Klajman, adjoint en charge des sports à la municipalité d’Agen. « Les festivités commenceront jeudi à 17 h 30. Les majorettes viendront défiler devant la mairie, pour la parade de présentation. Ensuite, on passe à Boé pour la compétition, au centre omnisports Jacques Clouché. »
En Lot-et-Garonne, une association et un club
Notre département avait déjà accueilli le championnat d’Europe en 2019, ainsi que le championnat de France en 2022. Comment expliquer un lien aussi fort entre cette discipline et le Lot-et-Garonne ?
« C’est très simple », reprend Alain Klajman. « Au moment du championnat d’Europe, les responsables de la compétition avaient bien accroché avec notre municipalité. La responsable nationale, Isabelle Guy, habite dans le Tarn-et-Garonne. Nous avons une relation au beau fixe, nous lui avons donc proposé d’organiser le championnat du monde cette année. »
À quelques jours des Jeux Olympiques, et après le succès du Tour de France, la municipalité espère un engouement autour des majorettes.
Pour autant, il n’existe pas d’école dédiée à Agen. Une association à Fauillet, avec onze fillettes et adolescentes menées par Christelle Dufraix, ainsi que le club des Majorettes du Confluent à Aiguillon, très peu d’adeptes à l’échelle locale. Plutôt surprenant d’accueillir une compétition internationale.
« Assez culturel »
Un début d’explication réside dans le fait que, longtemps, les majorettes ont souffert de quelques clichés. Ce sport est davantage mis à l’honneur dans les pays d’Europe de l’Est, particulièrement représentés cette année.
« Il se trouve que c’est quand même quelque chose d’assez culturel », réplique Alain Klajman. « À l’époque, les majorettes étaient très présentes dans les villages, lors des foires, des fanfares, des événements festifs… Notre petit club de Fauillet grandit. L’image des majorettes s’est modernisée, ce n’est plus le cliché de la jeune fille qui marche d’un pas cadencé. Il y a tout un ensemble de catégories dans la discipline elle-même. Elles doivent suivre plusieurs figures avec le bâton, elles utilisent des pompons dans leurs chorégraphies, elles ont une grande marche à effectuer sur une centaine de mètres… Tout ceci ressemble un peu au patinage artistique. La même rigueur est exigée, et les filles doivent suivre un certain enchaînement de figures. Le spectacle promet d’être magnifique ! »
Les garçons s’y mettent aussi !
Isabelle Guy, présidente de l’Association des Majorettes Françaises (AMF), se réjouit de voir des garçons intégrer davantage ce sport. Si la discipline est encore connotée comme plutôt féminine, une démocratisation est en train de se mettre en place.
« On en est encore aux balbutiements », déclare-t-elle. « Mais cette année, la compétition nationale s’est ouverte aux hommes. À l’international, pour le moment, ils sont encore un peu vieille France », ajoute-t-elle avec un petit rire. En mai dernier, j’ai vu deux garçons concourir à Albi pour le championnat de France, ils faisaient leurs premières armes. Et jeudi soir, il y en aura un. Il participera à la parade d’introduction devant la mairie d’Agen. »
Globalement, ce sport se modernise. Les tenues sont devenues plus modernes, les mouvements plus variés. « C’est encore un peu compliqué. On nous balance souvent l’image de Josiane Balasko dans « Nuit d’Ivresse », mais on commence à casser les codes. Il y a une catégorie appelée « twirling », plus axée sur la danse, la gymnastique. C’est un sport très complet, tout le corps doit être accordé. Tout le monde peut y trouver sa place ! »
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