Agression sexuelle, procès… pourquoi Judith Godrèche et des professionnels du cinéma réclament le retrait de Dominique Boutonnat à la tête du CNC
En pleine vague #MeToo dans le milieu du cinéma et à quelques jours de l’ouverture du Festival de Cannes, la présence de Dominique Boutonnat à la tête du Centre national du cinéma (CNC) pose problème pour de nombreux professionnels du 7e art. Et pour cause, le directeur est accusé d’agression sexuelle par son filleul et sera jugé au mois de juin.
Les faits remontent au mois d’août 2020, Dominique Boutonnat se baigne avec son filleul de 21 ans, « nu » selon ce dernier. Il aurait tenté de « le masturber », une agression sexuelle pour laquelle le jeune homme portera plainte au mois d’octobre de la même année. « Je sens qu’il commence à s’exciter, sa respiration s’intensifie. Il est complètement en train de se frotter contre moi. Je me rends compte qu’il est nu. […] Tout se passe très vite et je n’arrive pas à me dégager. Il m’embrasse sur le cou, sur le torse », a-t-il raconté dans les colonnes de Libération. Le directeur du CNC, en poste depuis 2019 conteste cette version des faits, évoquant des baisers consentis et « des gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose ».
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Mis en examen, le producteur de cinéma a été maintenu à la tête du Centre national du cinéma. « Il est mis en examen, pas condamné. La présomption d’innocence prévaut », avait alors fait savoir la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Une décision que conteste ardemment Judith Godrèche, la figure de proue du mouvement #MeToo en France.
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Ce lundi 13 mai, l’actrice, qui accuse Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols a pris part à une manifestation devant les locaux du CNC à Paris. « Si Dominique Boutonnat bénéficie de la présomption d’innocence, il nous semble toutefois essentiel que notre principale institution donne l’exemple », ont justifié les organisateurs de la manifestation, dans un communiqué transmis à Libération.
« À l’heure où nous remettons en question nos pratiques et où une commission d’enquête sur les violences et le harcèlement sexistes et sexuels dans nos métiers vient d’être votée, nous regrettons que l’incongruité de cette situation finisse par discréditer définitivement son action et les propositions qu’il s’apprête à faire », déplorent-ils encore.
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Par ailleurs, une pétition appelant au retrait de Dominique Boutonnat du CNC a recueilli plus de 1 400 signatures en 24 heures.
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