AIR SENEGAL, UNE COMPAGNIE EN PERTE D’ALTITUDE

L’année 2024 marque un tournant délicat pour Air Sénégal qui enregistre la deuxième année consécutive de baisse de son trafic de passagers, confirmant les difficultés déjà observées en 2023. C’est ce qui ressort du bulletin statistique du trafic aérien 2024 de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM). Avec 586 671 passagers transportés, la compagnie nationale sénégalaise subit un recul de 16,57% par rapport à l’année précédente. Cette tendance négative s’accompagne d’une réduction des mouvements d’avions (- 17,15%) et d’un repli du fret (-1,25%), illustrant les défis structurels auxquels elle est confrontée.

Air Sénégal bat de l’aile ! La compagnie aérienne sénégalaise semble être en perte d’altitude depuis bientôt deux ans. Pour la deuxième année consécutive, Air Sénégal enregistre une baisse de son trafic de passagers. Selon le bulletin statistique du trafic aérien 2024 de l’ANACIM, le nombre de passagers transporté a baissé de 16,7%, passant de 703 216 en 2023 à 586 671 en 2024. Cette baisse s’explique par une chute des trafics, notamment sur les lignes Dakar-Paris et Dakar-Abidjan.

En effet, la ligne stratégique Dakar-Paris, traditionnellement un axe majeur pour la compagnie, a vu son trafic chuter de 7% à l’arrivée et 11% au départ, tandis que d’autres liaisons comme Dakar-Abidjan enregistrent des pertes significatives de passagers, alors que l’Europe demeure le principal marché du Sénégal, représentant 46% des arrivées et 47% des départs. Pendant ce temps, les compagnies concurrentes consolident leurs positions. Il s’agit d’Air France qui enregistre 2,85%, Royal Air Maroc 14,39%, Brussels Airlines 1,84% et Iberia 10,93%. Des performances qui leur permettent de maintenir ou de renforcer leur attractivité. Aussi, la montée en puissance des compagnies low-cost, telles que Transavia et Smartwings, ainsi que la croissance des transporteurs régionaux comme ASKY Airlines (+15,10%) et Ethiopian Airlines (+7,19%), fragilisent davantage la position d’Air Sénégal. L’insuffisance de sa flotte et des difficultés opérationnelles limitent également sa capacité à répondre efficacement à cette concurrence accrue. En plus de la baisse de passagers, Air Sénégal fait face en 2024 à une baisse de sa part de marché qui passe de 23,9% en 2022 à 20,05% en 2024. A cela s’ajoute la réduction des mouvements d’avions avec seulement 6.039 mouvements enregistrés en 2024, soit une baisse de 17,15% par rapport à 2023 qui a connu 7.289 mouvements. Selon le document, les difficultés de flotte expliquent cette diminution. Sur le fret aérien, la compagnie a aussi enregistré un recul. En effet, elle a transporté 4.921 tonnes de fret en 2024, contre 4.983 tonnes en 2023, soit une baisse de 1,25%.

TRANSAIR suit cette même tendance baissière avec une chute de 20,5% du nombre de passagers. L’autre fait marquant du rapport reste la perte de vitesse du trafic à l’AIDB. De manière générale, l’année 2024 est marquée par un tassement de la croissance du trafic et par des évolutions disparates de ses indicateurs par rapport à l’année 2023 à l’AIBD. Le nombre de passagers transportés recule de 1% après une hausse significative en 2023 de 12%, tandis que le volume de fret traité augmente de 3% suite à une croissance de 12% en 2023 pour un nombre de mouvements d’avions en diminution de 3% au regard de 2023. En outre, le nombre des passagers en transit est en baisse de 4% après une augmentation de 6% en 2023, l’année à laquelle le niveau de 2019 fut atteint.

BAISSE DU TRAFIC DES AEROPORTS REGIONAUX

Les plateformes aéroportuaires régionales (Cap-Skirring, Saint-Louis, Tambacounda, Kédougou et Dakar-Yoff), dans leur ensemble enregistrent également une baisse de trafic en 2024 par rapport à 2023. Le nombre de passagers traités affiche une baisse de 3,72% pour un nombre de mouvements d’avions en croissance de 27,76%. L’essentiel du trafic des aéroports régionaux était enregistré sur Cap-Skirring avec 98% du trafic des passagers et 86% des mouvements d’avions en 2023. Des proportions qui baissent en 2024 à 90% pour les passagers et 61% pour les mouvements suite à des régressions du nombre de passagers de 11,31% et des mouvements d’avions de 9,08%. Une évolution qui serait liée probablement à la situation économique incertaine dans la région. Au niveau des aéroports secondaires en 2024, une recrudescence du trafic est notée à Saint-Louis avec notamment la réhabilitation de l’aéroport de ladite ville (Ousmane Masseck Ndiaye), Kédougou et Tambacounda dont leurs activités poussent les autorités à vouloir développer le transport aérien domestique. Par ailleurs, il est à souligner la réhabilitation en cours de l’aéroport de Ziguinchor rendant la plateforme inexploitable.


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