Algérie | Montée des tensions : la CEDEAO appelle au dialogue face à l’escalade diplomatique

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé sa préoccupation face à la montée des tensions entre le Mali et l’Algérie, appelant les deux parties à privilégier le dialogue et à recourir aux mécanismes régionaux et continentaux pour résoudre leurs différends

Dans un communiqué publié mercredi, la Commission de la CEDEAO – bien que l’Algérie ne fasse pas partie de cette communauté et que le Mali s’en soit retiré fin janvier – a tenu à réagir aux récents événements, notamment la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à Tinzaouatine, ville frontalière entre les deux pays.

«Au nom des États membres, la Commission exprime sa profonde préoccupation face à cette tension et lance un appel au Mali et à l’Algérie pour désamorcer le conflit, favoriser le dialogue et utiliser les mécanismes institutionnels existants», indique le document.

Une escalade déclenchée par la destruction d’un drone

L’incident remonte à la nuit du 1er avril 2025. L’armée algérienne a annoncé avoir abattu un drone armé malien ayant violé son espace aérien sur deux kilomètres, à proximité de Tinzaouatine, dans la 6ᵉ région militaire. Dans son communiqué, le ministère algérien de la Défense a précisé que l’action s’inscrivait dans le cadre de la défense de ses frontières nationales.

De son côté, l’armée malienne a confirmé la perte d’un drone dans la région de Kidal, assurant qu’il était en mission de surveillance ordinaire et qu’il s’est écrasé dans une zone inhabitée, sans faire de victimes ni de dégâts.

La réaction de Bamako ne s’est pas fait attendre. En tant que présidente tournante de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe également le Burkina Faso et le Niger, le Mali a dénoncé une « agression » contre l’ensemble des membres de l’AES. Le Collège des chefs d’État de l’organisation a rappelé ses ambassadeurs accrédités à Alger pour consultations, tout en accusant l’Algérie de chercher à «promouvoir le terrorisme» et à «déstabiliser la région.»

Riposte diplomatique et fermeture de l’espace aérien

Face aux accusations de Bamako, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa «consternation» et qualifié les déclarations maliennes de «graves» et «mensongères.» Il a affirmé détenir les preuves de la violation de son espace aérien par le drone malien, ajoutant qu’il s’agissait de la troisième intrusion depuis août 2024.

Alger a également dénoncé l’alignement du Burkina Faso et du Niger sur les positions maliennes, qualifiant cette posture de «regrettable.»

L’escalade s’est poursuivie avec la fermeture réciproque des espaces aériens. Le 7 avril, l’Algérie a interdit tout vol à destination ou en provenance du Mali. En réponse, Bamako a pris une mesure similaire et annoncé son retrait immédiat du Comité d’état-major Conjoint (CEMOC), une instance sécuritaire régionale, tout en promettant de porter l’affaire devant les juridictions internationales.

Alors que les tensions continuent de croître, la CEDEAO, bien que désormais exclue du processus malien, appelle à la retenue et au recours au dialogue pour éviter une crise régionale plus large.


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