Ankara dénonce « l’arrogance » de Paris dans la crise entre les deux pays

Les deux pays s’opposent sur la question du statut des écoles françaises en Turquie, des établissements où les élèves turcs risquent de ne plus pouvoir être admis.

Pas de résolution en vue dans le conflit scolaire opposant Ankara à Paris. Le ministre turc de l’Éducation a dénoncé ce samedi 13 juillet « l’arrogance » de la France à propos de la crise qui oppose les deux pays sur le statut des écoles françaises en Turquie, où les élèves turcs risquent de ne plus pouvoir être admis. La France a affirmé pour sa part à être « plus déterminée que jamais à poursuivre les négociations ».

« Ces écoles ont énormément apporté à la relation bilatérale franco-turque depuis des décennies. Nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre les négociations avec la ferme intention de les voir aboutir », a réagi auprès de l’AFP l’ambassadrice de France à Ankara, Isabelle Dumont.

« Il faut conclure un accord bilatéral (…) et le problème sera résolu, mais ils n’en veulent pas non plus. Bref, ils sont arrogants. C’est pourquoi nous n’avons pas encore trouvé de solution », a de son côté affirmé le ministre turc de l’Education Yusuf Tekin, dans un entretien publié par le journal Haberturk.

« Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi », a-t-il ajouté.

Dans un courrier adressé vendredi aux parents d’élèves, l’Ambassade de France à Ankara les a informé du risque de voir, dès « l’année scolaire 2024-2025 », les élèves turcs privés de scolarité dans les établissements français d’Istanbul et Ankara, dont ils constituent l’écrasante majorité des élèves.

Le ministre turc dénonce « un mensonge flagrant »

Au coeur du désaccord, une exigence rémanente de « réciprocité » de la part d’Ankara qui demande à pouvoir ouvrir en France des écoles turques, reconnues par l’État français, a rapporté une source proche du dossier.

En cas d’échec des négociations, ces écoles ne pourront plus accepter de nouveaux élèves turcs, tandis que ceux qui y sont déjà inscrits pourront continuer leur scolarité, a précisé le ministre. À terme, l’interdiction d’admettre des citoyens turcs réduirait drastiquement le nombre d’élèves de ces établissements.

« C’est un mensonge flagrant, une désinformation immorale », a également réagi le ministre à propos des rumeurs relayés par la presse turque sur l’imposition par Ankara de cours de religion dans les programmes des écoles françaises.

Selon une source proche du dossier, le gouvernement turc a cependant demandé que les programmes scolaires suivis par les établissements français en Turquie « se rapprochent » de ceux suivis dans les écoles turques « pour au moins quelques matières ». La France était prête à mettre en vigueur ce système, mais les autorités turques auraient soudainement « haussé le ton et mis la pression », selon cet interlocuteur.

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