Api Afrique rend les femmes et mères sénégalaises plus heureuses

Api Afrique, est une PME sénégalaise qui depuis 2010  fabrique des couches-culottes et des serviettes hygiéniques recyclables. Grace à leur invention  trois problèmes sont résolus : l’hygiène des enfants et des femmes, le respect de l’environnement et le pouvoir d’achat, parfois faible, des mamans.

En 2010, Marie Gning, à la naissance de ses enfants, s’interroge sur l’usage des couches-culottes puis des serviettes hygiéniques pour ses filles… Des produits chers, quasi-impossibles à recycler dans le pays. Mais sur place, il y a du coton, il y a du wax et surtout il y a plein d’idées  !

Avec son mari, Abdoulaye, ils vont donc lancer une gamme de produits « made in Sénégal » qui réunit trois critères essentiels à leurs yeux. « C’est vrai que nous, nos motivations pour créer Api Afrique, c’était vraiment participer à la réduction des déchets, créer des emplois décents pour les femmes au Sénégal et participer aussi à préserver la santé ».

Fabriqués dans leur atelier de Ngaparou, qui est passé de quatre à trente employés en dix ans, les protections hygiéniques d’Api Afrique sont réutilisables.  


L’équipe Api Afrique au Sénégal. © Api Afrique

De plus, leur usage répond à plusieurs problématiques au Sénégal comme l’explique Marie Gning.

« Il y a le ‘ quand dira-t-on ‘ ! Est-ce que la fille est enceinte ?  Est-ce qu’elle n’est pas enceinte ? Est-ce qu’elle a des relations hors-mariage ou pas ? Et il y a aussi tout le mysticisme. On y pense rarement mais, en fait, le sang des règles a des pouvoirs. En tout cas on ne veut pas que des gens qui nous veulent du mal puissent trouver notre sang des règles. C’est pour cela que les filles vont laver à fond la serviette jetable avant de la jeter pour que personne ne puisse utiliser le sang des règles, pour faire de la magie avec… En fait, le problème des couches et des serviettes hygiéniques, c’est que c’est un besoin absolu. Ce n’est pas une option. On ne peut pas décider d’en avoir besoin ou pas. Et ce sont des produits en version jetable qui sont du consommable donc ils sont à racheter tout le temps. Donc, effectivement, ça représente un poids considérable sur les budgets des jeunes filles, des femmes et des familles avec les bébés et en plus, cela crée des problèmes de pollution dans un pays où il n’y a pas vraiment de solution de gestion des déchets. ».

Les serviettes hygiéniques ne sont pas une option

Le site internet de la marque propose des tutoriels en français et en wolof pour les usagers.

Kiné Riquet est une cliente sénégalaise convaincue de l’utilité d’un tel produit recyclable sur le marché sénégalais.

« Complètement ! Moi je pense que c’est juste qu’il faut communiquer un peu plus. Que les Sénégalais soient plus au courant de l’existence de ces produits qui sont à disposition et à des prix qui restent quand même abordables. Parce que, quand on calcule le coût des paquets tous les mois, tout au long de l’année, moi je pense que ça, ça reste quand même très intéressant !».

Les serviettes Api Afrique en grande distribution.
Les serviettes Api Afrique en grande distribution. © Api Afrique

 

8 000 protections périodiques dans une vie de femme

Dans sa vie, une femme utilisera en moyenne 8 000 protections périodiques, ce qui donnera lieu à une tonne de déchets. Les serviettes hygiéniques recyclables sont donc une idée louable et à développer, selon le gynécologue Abdoulaye Diop.

« Le gros intérêt, c’est d’abord un intérêt écologique. Je vous laisse imaginer les milliers de tonnes de serviettes hygiéniques de retour dans la nature après utilisation. Utiliser des services recyclables permet justement d’économiser des centaines de tonnes de serviettes hygiéniques qui vont se balader dans la nature.

Le deuxième intérêt, c’est évidemment l’intérêt médical. On sait que ces serviettes réutilisables, les produits qui sont utilisés avec lesquels on les fabrique, créent beaucoup moins d’effets secondaires tels que certaines démangeaisons, certaines irritations, certaines infections que les femmes peuvent avoir en utilisant des serviettes jetables. Malheureusement. Et puis, il y a un aspect que l’on ignore souvent : c’est le coût que représentent ces serviettes pour les femmes qui ont leurs règles. Et qui sont parfois amenés à utiliser des produits pas vraiment conformes.

C’est ce que nous appelons la précarité menstruelle. Surtout dans le milieu rural, les jeunes filles ont des difficultés à avoir des serviettes hygiéniques de bonne qualité et cela crée des problèmes médicaux. Et donc les serviettes hygiéniques recyclables viennent un peu répondre à ça et apportent une alternative aussi bien écologique, médicale que durable dans le temps. ».

Différentes études estiment à 2 500,00€ (1 600 000 francs CFA) le coût total de l’usage des serviettes hygiéniques dans la vie d’une femme.

Le prix de serviette réutilisable en coton revient, lui, à 450 € (295 000 francs CFA) pour la même période, soit presque six fois moins.

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