La révolution numérique en Afrique ne montre aucun signe de ralentissement, avec une adoption croissante des services mobiles. En 2022, la région subsaharienne comptait déjà 489 millions d’abonnés uniques à la téléphonie mobile, avec un taux de pénétration de 43 %. Lors de la 37e Session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) qui s’est déroulée à Addis-Abeba, en Ethiopie, du samedi 17 au dimanche 18 février, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a lancé un appel urgent. Il a exhorté les membres de l’UA à travailler ensemble pour la mise en place d’un système d’interopérabilité de la téléphonie mobile sur le continent africain.
Pour le président, cette initiative revêt une importance capitale, non seulement pour accélérer la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), mais également pour faciliter la réduction voire la suppression des frais d’itinérance à travers l’Afrique. Une telle avancée permettrait de favoriser les échanges et de promouvoir l’intégration économique à l’échelle du continent.
Les efforts se multiplient déjà au sein des sous-régions pour abolir les frais d’itinérance mobile et harmoniser les réseaux. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) envisage la création d’une zone de réseau unique (ONA) pour créer un marché numérique unifié. De même, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont lancé des projets similaires.
Dans le cadre de la CEDEAO, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont ouvert la voie en juillet 2023 en mettant en œuvre le règlement n° C/REG.21/12/17 relatif à l’itinérance sur les réseaux publics de communications mobiles. D’autres pays de la région, tels que le Bénin, le Togo, le Mali et le Burkina Faso, ont également entrepris des démarches pour se conformer à ces normes.
L’interopérabilité des réseaux de téléphonie mobile en Afrique, une fois réalisée, promet de réduire les coûts de communication entre les pays du continent. Elle devrait également consolider les télécommunications en tant qu’outil d’intégration économique et d’inclusion, dans un contexte de transformation numérique en plein essor.
La vision du président Akufo-Addo résonne comme un appel à l’unité numérique, soulignant l’importance de l’harmonisation des infrastructures pour propulser l’Afrique vers un avenir numérique plus intégré et inclusif.
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