Après l’avancée du m23 à l’est du pays : Londres appelle au respect de la «souveraineté et de l’intégrité» territoriale de la RDC

Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a appelé hier au respect de la «souveraineté et de l’intégrité territoriale» de la République démocratique du Congo (RDC), condamnant une nouvelle fois l’avancée du mouvement M23 dans l’est du pays, rapporte l’AFP. «La situation dans l’est de la RDC est tout à fait inacceptable. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées», a-t-il écrit sur le réseau social X.

Le Royaume-Uni a convoqué mardi le haut commissaire rwandais, équivalent d’un ambassadeur, appelant le Rwanda à «retirer immédiatement» ses troupes de la RDC. Fin janvier, il a également menacé de «réexaminer» son soutien financier au Rwanda. Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné vendredi pour la première fois directement le Rwanda pour son soutien au M23, qui continue son avancée dans l’est de la RDC.

La résolution adoptée à l’unanimité «condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises», dont 4000 soldats appuient le M23, selon des experts de l’ONU. Elle réclame également le retrait du M23 des territoires dont il a pris le contrôle, notamment Goma et Bukavu, et appelle les forces armées rwandaises à «cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC, sans préconditions».

Le Conseil s’est jusqu’à présent contenté de dénoncer les violations de l’intégrité territoriale de la RDC, sans nommer le Rwanda. Mais de plus en plus de ses membres dénonçaient publiquement Kigali, à l’exception des membres africains du Conseil qui ont finalement soutenu la résolution.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a ainsi appelé vendredi à un «cessez-le-feu immédiat» lors d’un appel téléphonique avec le président kényan, William Ruto. Après s’être s’emparé fin janvier de la grande ville de Goma, le M23, qui a repris les armes en 2021 dans l’est de la RDC, région en proie à des conflits depuis trois décennies, a pris hier Bukavu sans rencontrer de fortes résistances.

Le groupe armé continue depuis sans entrave sa progression dans plusieurs directions. «Quasiment plus aucun militaire congolais ne combat» face au M23, a noté vendredi un observateur, «les seuls qui combattent encore sont les Wazalendo», des miliciens locaux progouvernementaux. Des «affrontements quasi quotidiens» ont opposé ces derniers jours M23 et Wazalendo à Masisi, localité à quelque 80 km au nord-ouest de Goma, indiquait Médecins sans frontières (MSF) jeudi.

Même scénario ailleurs depuis la chute de Bukavu : les forces armées congolaises (FARDC) et miliciens alliés refluent sans réellement résister, se livrant au passage à des exactions et pillages. Le conflit a poussé en deux semaines quelque 42 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, à trouver refuge au Burundi voisin, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), soulignant un afflux «inédit depuis 25 ans».

Environ 15 000 personnes ont en outre fui depuis janvier vers d’autres pays frontaliers, dont plus de 13 000 en Ouganda, selon l’agence onusienne. Le HCR s’attend à voir l’afflux vers le Burundi croître encore à mesure que le M23 se rapproche d’Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyka et face à Bujumbura, capitale économique burundaise.
 

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