Après les législatives 2024, le Parti Progressiste Martiniquais est-il à une nouvelle croisée des chemins ?

L’un des principaux partis politiques martiniquais est confronté à un cuisant revers électoral avec la perte du siège de député, pourtant lié à Fort de France, ville chef-lieu, devenue circonscription en 2010.

Le Parti Progressiste Martiniquais s’en relèvera-t-il ?

Même si ce n’est pas la première défaite électorale subie par la machine politique créée par Aimé Césaire et Pierre Aliker en 1958, cette déconvenue, pas si surprenante selon certains, marque incontestablement un arrêt dans les conquêtes électorales de ces dernières années.

Johnny Hajjar, jusque-là l’un des dauphins de Serge Letchimy avec Didier Laguerre et quelques autres, et qui lui avait même succédé, il y a 2 ans au Palais Bourbon, n’a pu compter semble-t-il, sur un PPM complètement rangé à ses côtés.


Johnny Hajjar (à gauche) et Serge Letchimy (à droite).


Le parti césairiste s’était-il trop endormi sur ces récents lauriers, pour ne pas pouvoir se mettre suffisamment en action lors de cette campagne éclair ? 

Des dissensions survenues au moment du dernier congrès en novembre 2023, n’auraient-elles pas été encore soldées ? Le PPM était-il sincèrement uni au moment de cette bataille électorale ?

Certaines et certains se posent sérieusement la question de savoir si tout le monde au sein de l’appareil du parti, était prêt à sauver le soldat Hajjar !


Johnny Hajjar et Béatrice Bellay en train de voter samedi 6 juillet 2024.


Car, dès lors que cette candidature inédite de la cheffe des socialistes de Martinique, dont la notoriété n’a cessé de s’étoffer ces derniers temps, était annoncée, le parti se devait de réagir.

Mais des caciques du PPM n’auraient-ils pas considéré encore (une fois de trop et à tort, après coup !) les quartiers foyalais comme bastions inexpugnables ?


Didier Laguerre, le président du PPM et Alain Alfred, le secrétaire général du parti.


 Au sein ou à côté du parti, que ce soit en son siège de Trénelle, dans la place forte de la mairie, ou encore dans les couloirs de l’Hôtel de l’Exécutif territorial à Plateau Roy, tout le monde était-il en soutien de la réélection de leur pair ? Certaines indiscrétions jettent le doute jusqu’à maintenant…


Devant le siège du PPM, quartier Trénelle à Fort-de-France.


Quoi qu’il en soit, Serge Letchimy, le président d’honneur du PPM, par ailleurs PCE (Président de Conseil Exécutif) de la CTM, a estimé que la candidature d’une Socialiste sur son terrain (miné ? !) a été une trahison du Parti Socialiste et de son chef Olivier Faure, et d’annoncer alors la rupture du travail en commun.

Au-delà de ce coup de sang, les raisons objectives de la défaite d’un élu sortant et de sa famille politique, ne mériteraient-elles pas une analyse introspective et des remises en cause, pour éviter des périls encore plus menaçants ?


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