Publié le 12 mars 2025
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« Il n’y a pas un Ivoirien qui n’a pas une appréhension. » Ce n’est pas par hasard si Salif Traoré, alias A’Salfo, a décidé de faire du civisme l’une des thématiques centrales de la 17e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) qui se tient du 17 au 20 avril prochain à Abidjan. « C’est la Côte d’Ivoire. On a déjà vécu quelque chose que l’on ne veut pas revivre », met-il en garde, évoquant la crise meurtrière de 2010-2011.

En cette année électorale cruciale pour le pays, et alors que les débats font déjà rage, que les piques fusent de toutes parts et que certains osent même flirter à nouveau avec la notion d’« ivoirité », le leader de Magic System veut pourtant croire au « sens des responsabilités » de la classe politique ivoirienne. « Il faut que les gens s’écoutent, que les gens puissent s’entendre, de sorte qu’il n’y ait pas de frustrés », plaide-t-il dans l’entretien vidéo qu’il a accordé à Jeune Afrique, ce lundi 10 mars, dans les locaux de la Fondation Magic System.
« Maintenir l’équilibre »
« Un artiste, ce n’est pas celui qui divise. C’est celui qui rassemble », martèle A’Salfo, soulignant qu’il est pourtant parfois difficile de « maintenir l’équilibre ». Lui assure y être parvenu, au point d’être le bienvenu partout, ou presque. « Aujourd’hui, je suis libre de rentrer chez le président Tidjane Thiam, de rentrer chez le président Laurent Gbagbo, de rentrer chez le président Alassane Ouattara. Je suis libre de le faire parce que c’est ça, le but : l’artiste ne doit pas avoir de parti pris s’il veut que son message soit fédérateur. »

Un plaidoyer pour le dialogue et la responsabilité que le chanteur et entrepreneur culturel applique également à la crise que traverse l’Afrique de l’Ouest, coupée en deux par le divorce entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Cedeao. S’il salue l’initiative du président ghanéen, John Dramani Mahama, qui vient de clore une tournée dans les pays de l’AES pour tenter d’apaiser les tensions, il juge tout de même qu’elle arrive un peu tard.
A’Salfo insiste enfin sur le rôle que doit jouer le monde de la culture pour appuyer les tentatives de rapprochement. Au point d’avoir d’ores et déjà envisagé, avec le rappeur Mokobé, fondateur du 113, l’organisation d’un « grand concert où les artistes de la Cedeao et de l’AES se retrouveraient pour montrer aux politiciens qu’on est resté la même région ».
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