Assainissement et pollution plastique : comment préserver la qualité des eaux de baignade ?

Systèmes d’assainissement défectueux, mauvaise gestion des déchets… Alors que huit sites de Guadeloupe (en mer et en rivière) font l’objet d’une interdiction de baignade, les questions de l’assainissement et des autres sources de pollution de l’eau rejaillissent. Des enjeux à la fois sanitaires et écologiques qui poussent à réfléchir sur les différents moyens de préserver la qualité de l’eau dans l’archipel.


Avec un recul de 4 points par rapport à l’année 2021, la qualité des eaux de baignade de l’archipel guadeloupéen s’est nettement dégradée. C’est du moins le triste constat dressé par l’Agence régionale de santé (ARS) avec son rapport publié le 9 juillet 2024.

Face à cette situation préoccupante, plusieurs solutions peuvent être toutefois envisagées.

Il s’agirait notamment de respecter l’interdiction concernant le déversement des eaux usées en milieu naturel. Ce principe, pourtant rappelé par le Règlement sanitaire départemental de la Guadeloupe, n’est en partie pas respecté par les communes.

Il est interdit : De déverser dans la mer, les cours d’eau, lacs, étangs, canaux, sur leurs rives et dans les nappes alluviales, toutes matières usées, tous résidus fermentescibles d’origine végétale ou animale, toutes substances solides ou liquides toxiques ou inflammables, susceptibles de constituer un danger ou une cause d’insalubrité, de communiquer à l’eau un mauvais goût ou une mauvaise odeur, de provoquer un incendie ou une explosion.

Article 89 du règlement sanitaire départemental de la Guadeloupe – ARS

Certaines stations d’épuration défectueuses, comme à Capesterre-Belle-Eau, à Saint-François, à Deshaies, ou encore au Gosier, continuent de déverser leurs eaux polluées dans la mer. De tels dysfonctionnements ont entraîné l’émission de 13 arrêtés préfectoraux à l’encontre des élus locaux, entre 2019 et 2020, selon le site de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL).

Pour pallier ce problème, l’Etat, la Région et le Conseil départemental et le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) ont prévu un programme de 317 millions d’euros, entre 2024 et 2027. Un projet qui inclut la réhabilitation de sept stations d’épuration, ainsi que la création de deux nouvelles infrastructures, à Bouillante et à Vieux Fort.

Autre mesure qui incombe, cette fois, aux particuliers et aux professionnels : veiller à ce que les animaux domestiques ou d’élevage ne soient pas à proximité des lieux de baignade. Cela, pour éviter tout risque de contamination due aux matières fécales, pouvant causer dans certains cas des troubles respiratoires, voire des intoxications alimentaires en cas d’ingestion des eaux contaminées.

Pour prévenir la pollution des eaux, l’ARS recommande également de ne pas jeter ses déchets dans la nature. Les polluants plastiques altèrent la qualité de l’eau ; ce qui présente de graves conséquences pour les animaux marins. Et pour cause ! Au moins 90% des espèces marines sont impactées, selon l’association The SeaCleaners. Un phénomène qui se répercute chez les êtres humains, lorsqu’ils consomment les produits de la mer.


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