Assistants parlementaires européens: et revoilà le dossier Mélenchon

Alors que Marine Le Pen connaîtra ce lundi le verdict du procès dit des assistants parlementaires européens du Rassemblement national, dans lequel elle risque une peine d’inéligibilité, Jean-Luc Mélenchon voit ressortir un dossier présentant des similarités avec cette affaire explosive. Le quotidien Libération révèle un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude dont les conclusions notent des « manquements » dans la gestion de ses assistants quand le leader Insoumis était eurodéputé. 

Le rapport pose en particulier la question du rôle des assistants parlementaires de Jean-Luc Mélenchon alors qu’il siégeait au Parlement européen. Si la réalité de leur travail ne fait pas de doute, contrairement au dossier du Rassemblement national, la traçabilité de leurs activités pose problème selon l’Olaf, en particulier pour deux de ces assistants sur la vingtaine qu’a employé le leader insoumis au fil de ses années bruxelloises et strasbourgeoises. Au total, le coût de ces « manquements » pourrait s’élever à 500 000 euros selon le rapport. Interrogé par l’Olaf en 2020, Jean-Luc Mélenchon a admis qu’il lui était « matériellement impossible » de justifier le travail de ces assistants au quotidien et expliqué qu’il ne gérait de toute façon pas directement son enveloppe de frais de mandat.

La France Insoumise affiche son étonnement

« Pourquoi ce rapport qui date de 2021 est-il révélé cette semaine à quelques jours du verdict du procès Le Pen ? » fait-on mine de s’interroger dans les rangs Insoumis. Un timing qui pose question, selon une source dans le parti, qui déplore que les personnes mises en cause n’ont pas été contactées par Libération. Le quotidien accusé de « servir l’agenda du Rassemblement national » : l’évocation du dossier Mélenchon pourrait permettre de relativiser le verdict du procès de Marine Le Pen, selon des Insoumis, en noyant les pratiques du mouvement d’extrême droite dans un océan d’actions similaires des autres partis français. LFI qui rappelle que la procédure a été déclenchée à la suite d’un signalement en 2017 de l’eurodéputée RN Sophie Montel.

À gauche, un certain malaise

Un eurodéputé socialiste admet ainsi que le rôle des attachés parlementaires, notamment ceux chargés de la presse, est toujours un peu flou. Même si pour lui, le dossier explique peut-être pourquoi Jean-Luc Mélenchon « a toujours été très prudent concernant le procès intenté à Marine Le Pen ». Son collègue écologiste David Cormand  estime que les deux cas ne sont pas comparables et que surtout aucune poursuite n’est formellement engagée alors que les faits reprochés sont anciens. « Il faut que la justice fasse son travail » poursuit-il, tout en s’étonnant lui aussi du moment de la révélation de ce rapport.

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