Atelier Cuarenta, le soda sud-américain mis à la sauce (piquante) bruxelloise: « Le format de la bouteille de bière nous a clairement aidés »
« Le but, c’est de proposer un soda artisanal pour adultes. Pas pour les enfants », précise le fondateur, désormais installé à Sint-Pieters-Leeuw. « Moi-même, je n’aime pas quand c’est trop sucré ». Avec ses variantes fruitées au gingembre ou au piment contenues dans des bouteilles de pils à décapsuler, Atelier Cuarenta se destine « uniquement » à l’horeca. « On conditionne pour eux. On livre dans des bacs de bière, et les capsules de couleurs différentes permettent d’y reconnaître nos trois saveurs. Et puis, le format de la bouteille nous distingue et nous a clairement aidés à nous positionner comme alternative sans-alcool », juge Seppe Van Sever. « Moi, je ne suis pas anti-alcool. J’aime bien boire un verre de vin. Mais c’est chouette d’avoir le choix ».

Je ne suis pas anti-alcool. J’aime bien boire un verre de vin. Mais c’est chouette d’avoir le choix.
Patagonie
L’idée germe lors d’un trip en Patagonie. « Avec mon sac à dos, j’ai voyagé 4 mois sur la ‘ruta 40’ (lire ‘cuarenta’), en Argentine », rebobine le Bruxellois. « Là-bas, à chaque coin de rue, tu peux boire une caïpirinha ou une limonade avec un citron coupé en quatre et un peu de sucre de canne. Je me suis dit que ça serait pas mal de commercialiser une limonade avec des vrais citrons ». Celui qui est toujours analyste data teste quelques recettes durant la crise covid. Ses potes adhèrent. « On a ensuite trouvé un sous-traitant susceptible de pasteuriser, car le type d’installation stabilisant le produit sans conservateur n’existe pas à Bruxelles. Mais on rêve de produire ici ».
Bien sûr, les citrons et les maracujas n’arrivent pas exactement du Pajottenland. « Les citrons viennent d’Italie, Espagne ou Turquie, l’origine la plus proche selon les saisons. Mais le piment habanero est cultivé à Anderlecht, sur le toit des abattoirs. Une partie du basilic aussi selon la saisonnalité. Et on a remplacé le sucre de canne par le sucre de betterave : c’est bien plus logique et ça n’impacte que la couleur », défend Seppe Van Sever. « Ça crée de fines variations de goût, mais c’est ça l’artisanat ! »


On a remplacé le sucre de canne par le sucre de betterave: c’est bien plus logique et ça n’impacte que la couleur.
Fleurs sauvages
Atelier Cuarenta vante par ailleurs son taux de sucre réduit par rapport aux multinationales. « On est entre 4,5 et 4,7gr. pour 100ml, alors que Coca-Cola est plutôt à 10 ou 12gr », estime Seppe Van Sever. Qui tire aussi le prix de ses sodas vers le bas, comme l’explique Egon Vandenthoren, son agent commercial. « 4 € pour 33cl, c’est un prix raisonnable à Bruxelles pour un produit craft. On essaye de pas être trop cher : on veut une limonade pour le peuple », sourit le Laekenois, formé notamment dans un gros groupe brassicole belge. « Bien sûr, c’est plus cher que Coca, mais on essaye de voisiner Ritchie, sans trop grimper vers le premium ».
Dans l’idée de renforcer son ancrage noir-jaune-rouge, le binôme lance tout juste un nouveau conditionnement : un « bag in box » avec des fleurs sauvages locales cultivées chez nous par (on) kruid. « Elles poussent en Flandre-Occidentale. Trois amis les y sèment entre les champs des agriculteurs locaux pour favoriser la biodiversité », se félicite Seppe Van Sever. « On les prépare en infusion, avec un peu de citron et de sucre, mais sans ajouter de pétillant ». Pour apporter un chouette bouquet de saveurs belges à vos pique-niques.


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