Au Bénin, prêtres et laïcs prient pour le rétablissement du Pape

Juste Hlannon – Cotonou

La communauté chrétienne catholique du Bénin manifeste sa proximité et sa solidarité au Pape François, hospitalisé. «‘‘Seigneur, celui que tu aimes est malade’’. Que vienne ta grâce sur le Pape François afin qu’il retrouve la santé», pouvait-on lire, dès le 17 février sur le visuel conçu par Lumen Christi TV, la télévision catholique du Bénin. Devenu viral sur les réseaux sociaux, ce visuel sera suivi d’initiatives de chaînes de prière diurnes et nocturnes pour la guérison du Saint-Père dont celle de la Direction nationale des Œuvres pontificales missionnaires du Bénin démarrée le 23 février qui associe tous les dix diocèses que compte le pays.

De leur côté, isolément ou en groupes, les fidèles ont pris eux aussi diverses initiatives similaires. C’est le cas de Josette Loupeda, une fidèle de Cotonou, membre de la branche laïque de l’Ordre des prêcheurs. «Chaque jour quand je médite mon chapelet, je prie pour le Saint-Père, pour sa santé et pour ses intentions pour l’Église dont il est le chef», explique la sexagénaire. «Depuis mi-février, j’entends régulièrement lors de la lecture des intentions de messe avant les célébrations eucharistiques des demandes de messes pour la guérison du souverain pontife», témoigne pour sa part le père Charles Allabi.

Le curé de la paroisse Marie Auxiliatrice de Mènontin, un quartier périphérique de Cotonou, souligne qu’«il s’agit de messes que ces fidèles demandent en accompagnant leur demande d’une offrande, un paiement, un acte hautement pieux dénotant de la vitalité de notre Église et de notre solidarité ecclésiale».

«Notre Pape dont nous avons encore besoin»

À Djougou, au Nord-Bénin, le père Brice Tchanhoun mobilise la communauté paroissiale Saint-Basile de Vanhoui dont il est le curé pour la même cause. «Ici la prière rassemble les fidèles tous les soirs autour d’un thème qui permet de prier, de demander à Jésus, médecin des âmes et des corps, la guérison de notre Pape dont nous avons encore besoin; puis, nous faisons le chapelet pour le recommander à Marie», détaille-t-il.

À la paroisse Bon Pasteur de Cadjehoun, au centre-ville de Cotonou, en dehors des prières à la fin des messes, «des fidèles entreprennent de se rassembler spécialement pour méditer le chapelet ou offrir un temps d’adoration eucharistique afin de supplier le Seigneur d’assister et d’accompagner dans sa fragilité le Saint-Père que nous aimons très bien», assure le père Hubert Kèdowidé, le curé. De son observation, ce curé de paroisse relève que «la plupart des fidèles sont entre espérance et inquiétude: inquiétude parce qu’humainement, le poids de l’âge du Pape et la délicatesse de son mal inquiètent; espérance puisque Dieu est le seul médecin du corps et de l’âme».

«Prier pour le Pape en famille»

Dans leur communiqué du 25 février, les évêques béninois partent du constat que «toute l’Église fait monter une fervente prière aux intentions de notre bien-aimé Pape François pour que Dieu lui accorde une prompte guérison». Et d’enchaîner: «C’est pour cela que la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) vous invite à réciter une dizaine de chapelet avant la bénédiction et le renvoi à l’issue de chaque célébration eucharistique».

De même, les évêques béninois demandent à pasteurs et fidèles de «faire quotidiennement trente minutes d’adoration silencieuse». «Prier pour le Pape en famille, dans les mouvements, associations et groupes de prière» recommande également le communiqué signé par Mgr Roger Houngbédji, président de la Conférence épiscopale du Bénin. Analysant l’engouement suscité par cette mobilisation au Bénin, le père Tchanhoun fait remarquer qu’«ici au Bénin, nous avons un amour particulier pour les différents Papes qui se succèdent car pour nous, le Pape est le signe d’unité de l’Église».