Au Cameroun, le gouvernement menace les opposants en cas de « propos injurieux contre les institutions »

Le gouvernement camerounais a dénoncé, jeudi 18 juillet, « la montée des propos injurieux contre les institutions et ceux qui les incarnent » dans la perspective de l’élection présidentielle en 2025. « La liberté […] ne saurait donner à quiconque la latitude d’attenter aux institutions de la République, ni à l’honorabilité de celles et ceux qui les incarnent, au premier rang desquels [le président] Paul Biya », a affirmé René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, dans un communiqué diffusé par la radio d’Etat.

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Il a condamné les « écarts de langage » de certains concitoyens, « fussent-ils leaders de partis politiques ou d’opinion », « sous couvert de la démocratie » et appelé à la « retenue ». Le ministre a toutefois assuré que le Cameroun, dont la présidence est assurée par Paul Biya, 91 ans, depuis quarante-deux ans, « se veut une démocratie et un Etat de droit »« les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte ». Ces déclarations interviennent après la publication d’un arrêté, mardi, par le préfet du département du Mfoundi, où se trouve la capitale, Yaoundé, menaçant « d’une interdiction de séjour dans le département […] toute personne qui outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne ».

Le pouvoir de M. Biya est régulièrement accusé par les ONG internationales de défense des droits humains de réprimer toute opposition. L’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est inquiétée début juillet de l’arrestation de l’artiste Aboubacar Siddiki, connu sous le nom de « Babadjo », pour « perturbation de l’ordre public, manifestation et discours de haine ». Il venait de recouvrir la liberté après une peine de trois mois de prison pour avoir insulté un gouverneur local. En mars, HRW avait dénoncé la « répression » du pouvoir camerounais contre l’opposition, à l’approche de l’élection de 2025, après que le gouvernement avait déclaré « illégal » le regroupement de ses principaux partis dans deux plateformes.

Le Monde avec AFP

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