Au Cameroun, la filière miel se professionnalise dans la région de l’Adamaoua. Les produits dérivés du miel seront désormais centralisés dans l’usine de traitement des produits apicoles de Ngaoundal. Une initiative qui devrait permettre d’améliorer la qualité du produit et donc les profits.
De notre correspondant au Cameroun,
C’est la fête des apiculteurs au village Beka Gotto, dans la région de l’Adamaoua au Cameroun. Les apiculteurs et le lamidat présentent aux populations le montage d’une ruche traditionnelle. Ces ruches d’abeilles sont perchées sur des arbres dans la forêt à environ 2 km du village. « Une ruche peut produire en moyenne 10 litres de miel. Mais il s’avère que certains apiculteurs fabriquent des ruches un peu plus larges qui peuvent produire jusqu’à 20 litres de miel », expliquent-ils.
Une fois récolté, le miel est séparé de la cire via un procédé de filtration artisanal, comme à Beka Ngoto où Moussa, grossiste, s’occupe de ce pressoir archaïque. « On l’a adapté pour pouvoir filtrer, pour que le liquide puisse passer », montre-t-il.
Le miel récolté est vendu 1 500 francs CFA le litre aux passants ou à des commerçants, mais sans véritable régulation. Pour réguler le marché du miel et tirer profit de ses produits dérivés, l’association Guide espoir a construit une première usine de traitement des produits apicoles de Ngaoundal. Michael Tchana est à la tête de l’association : « On va centraliser toutes les productions du Cameroun pour pouvoir faire un traitement aux standards internationaux pour le marché international et le marché local. »
Une meilleure qualité pour plus de débouchés
Un centre qui devrait améliorer les revenus des apiculteurs, assure-t-il : « Lorsqu’ils devaient faire eux-mêmes l’extraction avec le bois de chauffe, cela altérait la qualité, leurs produits étant de mauvaise qualité, ils ne pouvaient pas avoir un bon prix. Mais avec le centre, leurs produits vont avoir nécessairement un meilleur prix, qui peut être pratiquement le double. »
L’idée est donc d’attirer des partenaires internationaux et plus de capitaux pour construire une réelle industrie du miel au Cameroun. Hana, une employée dans le secteur de la cosmétique en Europe, est venue visiter l’usine. « Nous sommes très favorables à cette initiative, car nous espérons recevoir une cire d’abeille très propre et pure, de belle couleur jaune, sans odeur de fumée, qui pourra être apportée directement à l’industrie cosmétique », explique-t-elle.
La région de l’Adamaoua produit environ 28 tonnes de miel par an, selon des chiffres du ministère des Pêches et de l’Élevage. Il faut multiplier par dix ce chiffre pour obtenir la capacité de cire d’abeille. Cette nouvelle usine compte exporter 150 tonnes de ce produit pour sa première année.
À écouter aussi dans 8 milliards de voisinsAuthentique, contrefait, rare…: le miel dans tous ses états
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.