REPORTAGE – Les Gabonais élisent leur président un an et demi après le putsch qui a mis fin à la dynastie des Bongo. Brice Oligui Nguema, le général à la tête de l’État, est presque assuré de son triomphe.
Lorsque Marie Eyang sort de l’aéroport de Libreville, la capitale du Gabon, l’atmosphère moite et humide l’enveloppe d’un coup. Les chauffeurs de taxi alpaguent les voyageurs à grands cris, d’autres s’emparent des valises à tours de bras, proposant leurs services aux nouveaux arrivants. Le ciel est noir, chargé d’électricité. De retour de Lomé, Marie a avancé son billet pour être présente samedi. L’élection présidentielle de son pays, prévu ce samedi, elle ne voudrait la rater pour rien au monde. C’est la première fois qu’elle est aussi enthousiaste pour un scrutin. « On pensait que ça ne changerait plus, on était désabusés et un homme a eu le courage de changer les choses, de montrer que ce pays pouvait être différent. Il a fait le coup de libération. Voter, ce sera ma manière d’apporter ma pierre à l’édifice. »
Ce « coup de libération », c’est sa manière de parler du coup d’État du 30 août 2023. Ce jour-là, le président sortant, Ali Bongo, est proclamé vainqueur de l’élection…
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