Au Gabon, une situation économique «alarmante», selon un rapport du FMI

Depuis 2022, c’est le premier rapport du Fonds monétaire international (FMI) pour le Gabon, qui avait volontairement suspendu l’application de son accord avec l’institution pour la période 2021-2024. Le rapport a étudié l’évolution des performances économiques du Gabon des années 1970, 1980 jusqu’à aujourd’hui. Et la situation est mauvaise.

Selon le rapport du FMI, le Gabon reste un pays à revenus intermédiaires, mais ses populations s’enfoncent dans la pauvreté. « On s’est rendu compte qu’il y a eu un recul du niveau de revenu. Pour vous donner un exemple, au Gabon, si un habitant en moyenne gagnait 100 000 francs CFA en 1990, aujourd’hui, ce même habitant gagne à peine 80 000 francs CFA, détaille Gomez Agou, représentant du FMI, ce recul du revenu s’est accompagné de deux éléments importants au Gabon : l’accroissement du chômage et l’accroissement de la pauvreté. Le chômage, aujourd’hui, est autour de 35 à 40% au sein de la population en âge de travailler. Et la pauvreté, c’est un Gabonais sur trois qui est pauvre ». 

La dette va grossir

Autre indicateur négatif, le taux d’endettement qui dépasse le seuil de 70% du PIB fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).  « Nous avons donc regardé la situation de la dette du Gabon qui, aujourd’hui, se situe en 2023 à 70,5% du PIB. Donc c’est un taux d’endettement très important. » Selon Gomez Agou, la situation pourrait empirer : « Si le rythme d’endettement avant le 30 août 2023 se poursuit dans les années à venir, la dette du Gabon pourrait atteindre, dans 4 ans ou 5 ans, 100% du PIB ».

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Pour corriger cette situation, le FMI formule plusieurs recommandations, il demande notamment plus de transparence dans la gestion des ressources pétrolières et minières. « C’est l’heure de rétablir toute la transparence, poursuit Gomez Agou, il faut publier, par exemple, les contrats de pétrole et les contrats miniers. Il faut s’assurer qu’il y a un audit du secteur, collecter l’impôt et les droits de douane et réduire le rythme de dépenses de l’État ».

Volonté de maitrise des déficits

Lors d’une cérémonie conjointe avec le FMI, le ministre de l’Économie, Mays Mouissi, a fourni quelques explications : « Nous continuons notre stratégie avec la volonté de faire en sorte que notre pays maîtrise ses déficits, maîtrise l’inflation et maîtrise son endettement. » Le ministre de l’Économie poursuit : « Ce que le FMI demande, c’est d’être déjà plus transparent sur les recettes pétrolières et minières. C’est la raison pour laquelle il y a toute une réflexion sur le volet contractuel, pour voir comment nous pouvons rendre publics les contrats liés à ce domaine ».

Le FMI félicite le gouvernement de transition pour avoir volontairement mis à sa disposition, en toute transparence, la documentation nécessaire à l’élaboration de ce rapport. Il souhaite que Libreville s’active à appliquer ses recommandations.

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