Publié le 19 mars 2025
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Alors que de nombreuses initiatives comme la plateforme « HelloQuitX » incitent les internautes à boycotter l’ancien réseau Twitter, aujourd’hui sous l’emprise de l’idéologie libertarienne d’Elon Musk, nombre d’Africains ne peuvent s’en départir, notamment les hommes politiques qui privilégient X pour leur communication officielle. Les profils ne sont pourtant pas très bien sécurisés, comme vient d’en faire les frais le président du Ghana…
Pendant 48 heures, des cybercriminels ont piraté le compte officiel de John Dramani Mahama. Le porte-parole de la présidence ghanéenne a confirmé l’incident et annoncé des mesures instantanées pour reprendre le contrôle de la page. Ce mardi 18 mars, à 10h30, c’est le chef de l’État lui-même qui reprenait pleine possession de son espace « @JDMahama » en postant ce message : « Mon équipe a restauré mon compte, en collaboration avec l’équipe d’assistance de X. Je vous remercie pour vos demandes de renseignements et pour vos offres d’assistance. »
Mahama n’est pas toujours Mahama
Si les pirates ont usurpé l’identité du président ghanéen, c’est moins pour un happening militant que pour des ambitions crapuleuses. Pendant les deux jours où Mahama n’avait pas accès à sa page, les cybercriminels ont diffusé des messages incitant ses abonnés à investir dans une cryptomonnaie présentée sous le nom « Solana Africa ». Annoncé comme une initiative du chef de l’État, le projet fictif était censé faciliter les paiements, à travers le continent, grâce à la « technologie blockchain Solana ».
L’opportunité pouvait paraître crédible, des États africains ayant effectivement initié, ces derniers mois, des projets à grand renfort de systèmes de paiement numériques. En août dernier, le Zimbabwe avait introduit le ZiG, une devise numérique adossée au cours de l’or. En février, la République centrafricaine portait sur les fonts baptismaux un memecoin baptisé $CAR, trois ans après l’expérience peu concluante du Sango coin…
Escroqueries de plus en plus convaincantes
Après la reprise de contrôle du compte X officiel de John Dramani Mahama, les autorités ghanéennes n’ont pas manqué d’appeler les citoyens à la vigilance, face aux arnaques financières qui pullulent sur les réseaux sociaux, notamment les messages suspects concernant des investissements soutenus par le président.
Globalement, face au développement de la culture numérique qui permet à l’internaute moyen d’être de plus en plus prudent, les cybercriminels aiment s’appuyer sur le caractère convaincant de prétendus témoignages de personnalités influentes aux comptes certifiés.
Parfois, l’apparente légitimité s’appuie même, surtout dans le cas de stars du showbiz, sur des deepfakes de plus en plus bluffants, grâce à l’accès vulgarisé à l’intelligence artificielle. Les escrocs profitent également d’un cadre réglementaire des actifs numériques encore embryonnaire.
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