Publié le 27 juin 2024
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L’étau se resserre toujours plus autour des opposants à la junte dirigée par Assimi Goïta. Ce lundi 24 juin, dix leaders politiques ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de la commune V de Bamako. Tous sont accusés, notamment, « d’atteinte à l’ordre public » et « d’opposition à l’exercice de l’autorité légitime ».
Ils avaient été arrêtés le 20 juin, à Bamako, alors qu’ils participaient à une réunion privée au domicile de Moustapha Dicko, premier vice-président de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ, parti de l’ancien président Amadou Toumani Touré). Ils travaillaient alors à la rédaction du « règlement intérieur » d’une alliance entre partis réclamant la fin de la transition.
Arrêtés puis interrogés par les services de sécurité dans les locaux de la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ), ils ont ensuite été placés en détention préventive dans les maisons d’arrêt de Dioïla, de Koulikoro et de Kéniéroba. Seul l’ancien ministre Mohamed Ali Bathily, qui jouit de son immunité d’avocat, a été libéré après son interrogatoire.
« Le multipartisme est garanti »
Les signataires de la Déclaration du 31 mars, qui rassemble la quasi-totalité des partis politiques prônant un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ont fustigé dans un communiqué un « énième assaut des autorités en place contre les libertés fondamentales, protégées par nos Constitutions et nos lois ». Ils exigent notamment « l’abandon des poursuites contre les camarades injustement arrêtés et détenus » et rappellent « l’inviolabilité des réunions privées consacrée par l’ordonnance n°36/PCG de 1959 ».
« Le multipartisme est garanti par les textes constitutionnels, eux-mêmes promulgués par les autorités de transition », a pour sa part réagi Mody Sidibé, cadre du parti d’opposition Yelema.
L’arrestation et l’incarcération de ces opposants survient deux mois après la décision de la junte de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les activités et associations « à caractère politique » sur l’ensemble du territoire. Les autorités avaient alors évoqué des « discussions stériles » et mis en cause des activités de « subversion ». Les signataires de la Déclaration du 31 mars ont saisi la Cour suprême pour faire annuler cette suspension.
La transition, qui devait officiellement se terminer le 26 mars dernier, a été prolongée sans qu’aucune nouvelle date n’ait été, pour l’heure, annoncée. La majeure partie des formations politiques dénonce un « vide juridique et institutionnel » et réclame la tenue d’une élection présidentielle « dans les meilleurs délais. »
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