Au Mali, Fily Bouaré Sissoko hospitalisée en toute urgence

La dernière demande de liberté sous contrôle judiciaire pour raison médicale, formulée par les avocats de Bouaré Fily Sissoko, remonte à vendredi dernier (4 avril). Comme les précédentes, elle a été rejetée par la Cour suprême du Mali.

Le procès de l’ancienne ministre, ouvert en septembre 2024, avait été renvoyé afin de permettre l’audition de nouveaux témoins, notamment les anciens Premiers ministres Oumar Tatam Ly et Moussa Mara

Des déboires juridiques malgré une santé fragile

Selon sa défense, Fily Bouaré Sissoko souffre de problèmes cardiaques, d’arthrose, d’hypertension et de drépanocytose. Siriki Kouyaté, du mouvement Yèrèwolo Debout, récemment libéré après neuf mois de détention, estime que l’ancienne ministre mérite un meilleur traitement : « Elle a tout fait pour travailler dans la transparence. Nous avons reçu de nombreux témoignages à ce sujet. Elle a même rendu publique sa situation financière, en déclarant ses biens acquis quand elle était dans les institutions internationales ou étatiques. Cela démontre clairement sa volonté de transparence dans l’exercice de ses fonctions », a-t-il noté.

De son côté, Mohamed Mamata Touré, du Mouvement Anko Mali, une organisation de la société civile, rappelle le précédent douloureux de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, décédé en détention en mars 2022.

« Il ne faudrait pas que nous retombions dans les erreurs du passé », met-il en garde la justice. « Nous devons œuvrer pour la paix, la cohésion et la réconciliation afin que tous les Maliens épris de justice puissent se retrouver, se pardonner, et bâtir ensemble un Mali fort, uni, solidaire et surtout juste »

D’autres figures de l’ancien régime, comme les ex-ministres Moustapha Ben Barka et Mahamadou Camara, sont également poursuivies dans l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires.

L’avocat de Bouaré Fily Sissoko, Me Dianguina Tounkara, plaide quant à lui pour une mesure de clémence, ne serait-ce que sous la forme d’une liberté provisoire pour raisons médicales.