Au Niger, le camp Bazoum réagit à l’investiture de Tiani – DW – 27/03/2025

Au Niger, le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en juillet 2023, a été officiellement proclamé président de la République, non élu, pour une durée minimale de cinq ans, renouvelable. Cette annonce a été faite lors d’une cérémonie à Niamey, marquant ainsi une nouvelle étape pour le régime militaire en place.

A cette occasion, le chef de la junte a également été promu au plus haut grade de l’armée, passant de général de brigade à général d’armée, une promotion « à titre exceptionnel ». Selon la junte, cette proclamation s’inscrit dans le cadre des recommandations issues des assises nationales de février dernier.

Si ses partisans saluent cette décision, les soutiens du président déchu Mohamed Bazoum, toujours retenu avec son épouse au palais présidentiel, y voient un non-événement.

Pour Sahanin Mahamadou, conseiller de Mohamed Bazoum, cette proclamation représente un recul pour la démocratie et l’Etat de droit au Niger.

Lisez ou écoutez l’interview de la DW avec Sahanin Mahamadou.

Sahanin Mahamadou : Nous, nous savions bien que cette mascarade va continuer dès lors que Tiani est au palais présidentiel en train de séquestrer le président de la République démocratiquement élu.Je fais allusion à son excellence le président Bazoum.Quelle honte pour le Niger parce que ça c’est une honte.C’est une grande régression pour la démocratie et c’est une grande régression pour la liberté d’expression dans notre pays.

DW : Oui parlant du président Bazoum. Le chef de la junte a annoncé la libération de certaines personnes civiles et militaires, prévenues ou condamnées pour tentative de déstabilisation du pouvoir au cours des 10 dernières années.N’est-ce pas peut-être une bonne nouvelle pour la libération du président déchu  ?

Sahanin Mahamadou : Nous attendons de voir ce qu’ils vont faire d’ici là, les jours à venir.De toutes les façons, il a dit lui-même que le président Bazoum n’est pas en prison.Donc on attend de voir quel doit être le sort du président Bazoum.

Quand tu séquestres un simple citoyen ordinaire, tu es passible d’une peine de mort, à plus forte raison un président de la République démocratiquement élu.

« C’est une grande régression pour la démocratie »

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DW : Par ailleurs, le général Tiani a dissous les partis politiques au Niger, vous dites, ça vous inquiète.  

Sahanin Mahamadou : C’est plus que inquiétant parce que aujourd’hui le Niger est tombé très bas.

Écoutez bien son discours, c’est un discours qui est très loin d’un discours d’un chef d’État ou d’un discours d’un véritable intellectuel.Sans pour autant qu’il soit élu par le peuple, il vient dire qu’on l’investit sans pour autant qu’il prête serment.

Il est président de qui et de quelle république ? Parce que pour être président de la République, il faut qu’il y ait une République.Laquelle des républiques?

DW: Selon les autorités nigériennes, ce sont les recommandations des assises nationales qui sont ainsi mises en application.

Ce ne sont pas les assises nationales qu’ils ont prétendu être des assises nationales, c’est une sélection des personnes qu’ils ont pris, leurs partisans.Je fais allusion aux partisans réellement de la junte qu’ils ont pris dans les régions pour les représenter.

La preuve, les acteurs de la société civile, la vraie société civile du Niger, avaient contestés en sentant que les gens qui sont sélectionnés pour les représenter aux assises nationales ne les représentaient pas du tout.Mais ça a été étouffé.

 

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