Au Niger, le chef de la junte proclamé président de la République

Le chef du régime militaire du Niger, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en juillet 2023, a été proclamé président de la République pour une durée de cinq ans au minimum mercredi 26 mars, lors d’une cérémonie à Niamey retransmise à la télévision d’Etat.

Le général Abdourahamane Tiani, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum – séquestré avec son épouse au palais présidentiel – a, en outre, été élevé au plus haut grade de l’armée ; une promotion « à titre exceptionnel » qui le fait passer du grade de général de brigade à celui de général d’armée.

« Je reçois cette distinction avec beaucoup d’humilité (…), je tâcherai d’être à la hauteur de la confiance placée en moi », a déclaré le général Tiani, visiblement ému, lors de la remise des galons des cinq étoiles.

Dissolution des partis politiques

Le grand chancelier des ordres nationaux, Labo Bouché, a décoré le général Abdourahamane Tiani du « grand collier de président de la République » et « chef suprême des armées ». La cérémonie a été présidée par le général Salifou Mody, le ministre de la défense, au rythme de la fanfare militaire et des applaudissements au centre des conférences Mahatma-Gandhi de Niamey. Ces deux décisions font partie des recommandations des assises nationales qui se sont tenues en février.

Lors de la cérémonie, mercredi, M. Tiani a également promulgué la nouvelle charte nationale élaborée lors des assises. Cette charte a fixé la durée du régime de la junte au pouvoir à cinq ans au minimum, une période « modulable en fonction », notamment, de la situation sécuritaire du pays, miné par des attaques djihadistes depuis une dizaine d’années.

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La charte permet, en outre, le recours au référendum populaire concernant l’installation de bases militaires étrangères. Le régime a obtenu depuis la fin de 2023 et en 2024 le départ des soldats français et américains qui étaient présents sur son sol pour lutter contre les groupes djihadistes

Par ailleurs, elle dissout les partis politiques et autorise la libération de « certaines personnes civiles et militaires prévenues ou condamnées » pour « tentatives de déstabilisation » du pouvoir au cours des dix dernières années. Les assises ont aussi recommandé que les dirigeants actuels aient le droit de se présenter à des élections. Aucune date n’est prévue pour le moment.

Le Monde avec AFP

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