L’ONU a exigé mardi 25 mars une enquête sur la sanglante attaque d’une mosquée au Niger la semaine dernière, preuve selon elle des « risques croissants auxquels sont confrontés les civils » du pays. Le gouvernement nigérien a annoncé trois jours de deuil à la suite de l’attaque menée pendant les prières du vendredi de la mosquée de Fambita, dans le sud-ouest du pays, où au moins 44 civils ont été tués.
Dans un communiqué, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a rappelé que des assaillants du groupe Etat islamique au Sahara (EIS), accusés par le pouvoir nigérien, avaient encerclé la mosquée et « tiré au hasard sur les fidèles ».
« Faire autant de victimes civiles que possible »
« L’attaque flagrante contre la mosquée de Fambita – pendant les prières du vendredi, au cours des dix derniers jours du mois sacré musulman du ramadan – avait clairement pour but de faire autant de victimes civiles que possible, en violation flagrante du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire », a déclaré M. Türk. « Les autorités doivent mener une enquête approfondie et impartiale sur cet horrible attentat et traduire les responsables en justice, conformément aux normes internationales », a-t-il ajouté.
« L’attaque calculée de la mosquée de Fambita à un moment aussi important pour les musulmans devrait être un signal d’alarme pour tous, y compris la communauté internationale, quant à la gravité de la situation et aux risques croissants auxquels sont confrontés les civils au Niger », a souligné M. Türk. Il a enfin appelé « les autorités nigériennes à prendre des mesures concrètes et significatives, avec l’aide de la communauté internationale, afin d’améliorer la sécurité des civils et d’empêcher qu’une telle attaque ne se reproduise ».
Le Niger est gouverné par un régime militaire qui a pris le pouvoir par un putsch en juillet 2023, renversant le président élu Mohamed Bazoum, qu’il séquestre, et a promis de s’attaquer à l’insécurité. Pourtant, les attaques continuent : depuis juillet 2023, au moins 2 400 personnes ont été tuées dans le pays, selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflit dans le monde.
Le Niger, comme ses voisins malien et burkinabé, est confronté à ces violences depuis une dizaine d’années. Les trois pays sahéliens dirigés par des juntes, alliés au sein de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont annoncé la création prochaine d’une force de 5 000 soldats pour lutter contre les djihadistes, tandis que des opérations conjointes sont déjà menées.
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