au Sénégal, Mélenchon défend le mariage des couples de même sexe

Jean-Luc Mélenchon a souligné le jeudi 16 mai lors d’une conférence de presse ses divergences avec le gouvernement sénégalais d’Ousmane Sonko sur la question du mariage entre personnes de même sexe.

L’ancien candidat à la présidentielle est à la tête d’une délégation de la France insoumise qui a répondu à l’invitation Pastef, le parti d’Ousmane Sonko. Après s’être entretenus mercredi soir, les deux personnalités politiques se sont exprimées en public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi 16 mai. Ils ont largement abordé leurs points de convergence, mais ont aussi évoqué leurs différences.

« Je suis, si vous voulez le savoir, hétérosexuel. Mais j’ai pensé que cette liberté d’amour devait être ouverte à tous ceux qui veulent en bénéficier et c’est pourquoi je vous dis, les yeux dans les yeux, que j’assume la position politique que j’ai voulue », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, selon une vidéo publiée par le média sénégalais Jallale TV.

Au Sénégal, la loi réprime d’un emprisonnement d’un à cinq ans les actes dits « contre nature avec un individu de son sexe ».

« Je ne chercherai pas à vous l’imposer »

« Et je ne chercherai pas à vous l’imposer, mais il est inutile de parer cette divergence d’une divergence qui viendrait entre les nations », a ajouté le candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle de 2022.

« Car chez nous, c’est les pires réactionnaires et les pires racistes qui se sont opposés à cette disposition légale », a poursuivi Jean-Luc Mélenchon.

Le mariage a été ouvert aux personnes de même sexe en 2013 en France. Au 31 décembre 2022, plus de 70.000 couples homosexuels étaient mariés, ce qui représentait 3% des mariages entre un homme et une femme, selon l’Ined, un institut public français de recherche en démographie.

Huées face à l’hypothèse d’un vote

« Je l’assume et je vous dis que je sais que, dans mon pays, elle fût controversée. Comment l’avons-nous réglé? En votant! Eh bien, peut-être, qu’un jour vous-mêmes vous voterez », a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. Le public qui assistait à sa conférence de presse a alors hué la figure de LFI, qui a répondu: « Mais j’entends, peut-être que non ». « Vous ferez bien comme vous voulez et moi aussi », a-t-il estimé.

« Si nous partons de l’idée qu’en effet, chacun ayant sa culture, ses traditions, nous devrions toutes les regarder du même œil, alors je dois aussi vous dire que je ne suis pas d’accord », a également déclaré Mélenchon, faisant l’observation suivante: « on peut dialoguer et ne pas être d’accord ».

En réponse, Ousmane Sonko a dénoncé « l’intolérance » de ceux qui veulent refuser au Sénégal le « droit, sur les aspects où on est en désaccord, de légiférer ou de ne pas légiférer ».

Le Premier ministre sénégalais s’en est aussi pris jeudi à l’attitude de Paris lors de la répression contre son camp sous l’ancien président Macky Sall, accusant la présidence Macron de n’avoir jamais dénoncé cette « persécution ». Il a précisé s’exprimer en tant que chef de parti et non du gouvernement, à l’occasion d’une conférence sur les relations entre l’Afrique et l’Europe avec le chef de file des Insoumis.

Article original publié sur BFMTV.com

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