Au Sénégal, plus de 200 migrants interceptés par la marine

Quelques jours après un naufrage meurtrier au large de la Mauritanie d’une embarcation partie des côtes sénégalaises, l’armée du Sénégal a annoncé, samedi 20 juillet, avoir intercepté la veille plus de 200 « migrants irréguliers » à bord d’une pirogue.

L’embarcation interceptée vendredi par la marine avait à son bord 202 personnes dont cinq femmes et un mineur, rapporte samedi la direction des relations publiques des armées (Dirpa) sur X. Elle a été arrêtée par un patrouilleur de la marine dans la localité de Lompoul, une zone de pêche située dans le nord du pays. Les 202 candidats à l’émigration ont été « remis aux services compétents » vendredi, a fait savoir la Dirpa.

Près de 90 migrants partis pour l’Europe ont péri au début de juillet au large de la Mauritanie lorsque leur navire a chaviré, et des dizaines de personnes ont été portées disparues. L’embarcation était partie de la frontière entre la Gambie et le Sénégal avec 170 passagers à bord, selon l’agence de presse officielle mauritanienne, qui cite des survivants.

La route de l’Atlantique particulièrement dangereuse

Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, avait appelé, après ce drame, les jeunes à ne pas emprunter la périlleuse route de l’Atlantique vers l’Europe. « Je lance encore un appel à la jeunesse : votre solution ne se trouve pas dans les pirogues, avait-il dit devant des centaines de jeunes, à Saint-Louis. L’avenir du monde est en Afrique, et vous devez en être conscients, vous les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, c’est l’Afrique. »

La route de l’Atlantique est particulièrement dangereuse, à cause de ses forts courants et parce que les migrants y voyagent sur des bateaux surchargés et pas toujours en état de naviguer, où l’eau potable manque généralement. Mais cette voie est de plus en plus empruntée, à cause du renforcement de la surveillance en Méditerranée, par des jeunes gens en quête d’un meilleur avenir en Europe.

Plus de 5 000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre l’Espagne par la mer au cours des cinq premiers mois de l’année, soit 33 morts par jour, selon Caminando Fronteras, une ONG espagnole. Il s’agit du nombre de morts quotidiens le plus élevé depuis que l’ONG a commencé à collecter des données, en 2007.

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Le Monde avec AFP

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