Au Soudan du Sud, l’arrestation du vice-président Riek Machar fait craindre le retour de la guerre

Publié le 27 mars 2025

Lecture : 2 minutes.

L’accord de partage du pouvoir entre les éternels adversaires sud-soudanais semble bel et bien enterré. Le 26 mars, les forces de sécurité sous les ordres de Salva Kiir, le président du Soudan du Sud, ont arrêté le vice-président, Riek Machar, à Juba, la capitale. D’après un communiqué du Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition (SPLM-IO), le parti de Riek Machar, des véhicules lourdement armés, conduits par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale, ont « pénétré de force dans la résidence du vice-président », qui a éé arrêté, ainsi que son épouse.

Le communiqué précise que tous ses employés et les membres de sa protection rapprochée ont été appréhendés avec lui. Le 26 mars dans la soirée, le SPLM-IO a, dans un autre communiqué partagé sur Facebook par Reath Muoch Tang, responsable des relations extérieures de ce parti, « condamné fermement les actes inconstitutionnels commis par le ministre de la Défense et par le chef de la sécurité nationale ». Ces événements ont eu lieu après une journée marquée par des tirs d’artillerie près de Juba.


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L’inquiétude de l’ONU

L’opposition a par ailleurs annoncé que l’arrestation de Riek Machar mettait fin, à ses yeux, à l’accord de paix qui avait été signé en 2018 sous l’égide du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. « Cette décision du président Salva Kiir constitue une tromperie, une rupture de promesse, le non-respect d’un accord, un manque de volonté politique d’apporter la paix et la stabilité au pays », s’est indigné le SPLM-IO, pour qui l’accord est désormais « abrogé ».

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La caducité de cet accord de paix « ne dévasterait pas seulement le Soudan du Sud, mais affecterait aussi toute la région », s’est alarmé le soir-même Nicholas Haysom, chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss). « Les dirigeants du Soudan du Sud sont sur le point de faire retomber leur pays dans un conflit généralisé », a-t-il ajouté. Le précédent avait fait 400 000 morts.

Vague d’arrestations dans les rangs de Riek Machar

Depuis février, plus de vingt alliés (responsables politiques ou militaires) du vice-président ont été arrêtés, plusieurs d’entre eux étant détenus au secret. La branche armée du SPLM-IO accuse les forces fédérales du président Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de la capitale, les 25 et 26 mars. Des attaques qualifiées de « terroristes » par l’un de ses porte-parole. Les Forces de défense du peuple sud-soudanais (SSPDF), l’armée du chef de l’État, n’ont pas confirmé ces faits mais ont dénoncé les « manœuvres agressives » des forces de Riek Machar.

Le 24 mars, le chef de la Minuss s’était, de son côté, indigné de la commission d’attaques frappant aveuglément des civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide « hautement inflammable ». Si un conflit plus large éclatait, la violence deviendrait « très difficile à arrêter » car elle pourrait rapidement échapper au contrôle des deux dirigeants, estime Daniel Akech, chercheur à l’International Crisis Group.


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(Avec AFP)

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