Aucun échéancier pour le projet de loi sur l’équité salariale promis pendant la campagne électorale [vidéo] – NB Media Co-op
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, une foule a défilé dans les rues du centre-ville de Moncton. Leur message : il est temps d’adopter des politiques économiques féministes. Mais pour l’instant, on ne sait pas encore quand le gouvernement présentera la législation économique clé promise lors des élections de l’année dernière.
Les militantes ont demandé au gouvernement libéral provincial de donner suite à deux promesses électorales, à savoir d’augmenter les taux d’aide sociale et de mettre en place une loi sur l’équité salariale dans le secteur privé.
Définie comme un salaire égal pour un travail de valeur égale, l’équité salariale est une revendication de longue date des militant.e.s de la justice sociale, qui notent que les femmes ont tendance à être concentrées dans des domaines relativement mal rémunérés, en particulier le travail d’aidant.e naturel.le. La loi provinciale sur l’équité salariale dans la fonction publique est entrée en vigueur en 2010, mais ne s’applique pas au secteur privé.
Les organisateurs estiment que près de 200 personnes ont participé à la marche malgré le temps froid et venteux de samedi. L’événement s’est terminé par des discours à l’intérieur du Centre culturel Aberdeen. Parmi les orateurs figuraient deux ministres provinciales, Claire Johnson et Lyne Chantal Boudreau.
Johnson, la ministre de l’éducation et du développement de la petite enfance, a souligné l’importance de l’équité salariale dans ses remarques. « Si nous voulons que notre population reste en bonne santé, nous avons besoin de l’équité salariale », a-t-elle déclaré.
La Coop Média NB a demandé à Boudreau, la ministre responsable de l’Égalité des femmes, quand une loi sur l’équité salariale dans le secteur privé serait déposée. Elle n’était pas certaine, mais elle a dit que le gouvernement travaille avec des partenaires, y compris la Coalition pour l’équité salariale du N.-B., pour préparer la loi « le plus tôt possible ».
Johanne Perron, directrice générale de la Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick, a déclaré qu’il est difficile de savoir ce que le gouvernement a prévu, « mais nous espérons que cela se produira d’ici deux ans », a-t-elle dit. « Nous pensons qu’il est important d’aller de l’avant rapidement et d’avoir le temps de commencer à mettre en œuvre la loi ».
Selon elle, une loi ne suffira pas à combler l’écart de rémunération systémique entre les hommes et les femmes. « Une loi obligerait les employeurs à examiner les responsabilités, les conditions de travail, les efforts et les qualifications requis pour les emplois principalement occupés par les femmes et les emplois principalement occupés par les hommes », a déclaré Perron. « Cela prend du temps ».
Le climat actuel d’incertitude économique —alimenté par les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur les produits canadiens— suscitera-t-il une résistance du secteur privé à l’égard de l’équité salariale ? « Je me pose la question depuis un petit moment, très franchement », a déclaré Perron, qui a fait valoir que l’équité salariale améliorerait la productivité économique.
« Nous savons que l’équité salariale entraîne souvent une augmentation de la productivité parce que les personnes sentent qu’elles ont été valorisées et que leur travail est reconnu ».
L’ancienne sénatrice Nancy Hartling était également présente et a remis à Perron une médaille en l’honneur de sa contribution à la cause de l’équité salariale. S’adressant à la Coop, Hartling a fait remarquer que le manque d’accès à des emplois bien rémunérés rend les femmes plus vulnérables à la violence familiale.
« Malheureusement, en Nouvelle-Écosse, depuis septembre, nous avons enregistré sept décès supplémentaires de femmes victimes de violence de la part de leur conjoint », a-t-elle déclaré. « C’est inacceptable ». Elle a exprimé son soutien à un revenu de base garanti ou à un programme similaire, alors que les Canadiens font face à une situation économique plus difficile.

Les migrant.e.s sont les boucs émissaires de la crise du logement et du chômage
La Coop s’est également entretenue avec Jovial Orlachi Osundu, étudiante en travail social à l’Université de Moncton, qui a souligné l’importance de la diversité dans le mouvement pour la justice économique. « Je pense qu’il est important que les étudiant.e.s, les jeunes et les Noir.e.s soient représenté.e.s dans ce genre de cause », a déclaré Orlachi.

Elle a participé à l’événement avec un groupe d’amies comprenant plusieurs étudiantes étranger.e.s comme elle. « Nous sommes venues pour défendre la cause, surtout en tant que jeunes – il faut que quelqu’un prenne la relève », a déclaré Orlachi, qui est également présidente de l’association étudiante représentant les étudiants internationaux et trésorière du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.
« De nombreux.ses étudiant.e.s étranger.e.s travaillent dans le secteur privé où iels sont sous-payé.e.s. Il est donc important que ces mouvements se construisent parce qu’il s’agit souvent de causes qui nous touchent en tant qu’individus », a déclaré Orlachi. « La justice économique, en tant que femmes, en tant que jeunes, nous voulons avoir accès à de meilleurs environnements, à de bons salaires, à de bons emplois, à de bons environnements dans lesquels les jeunes peuvent s’épanouir ».
Les changements récents apportés au système d’immigration ont créé de l’incertitude et de la peur, a ajouté Mme Orlachi. Par exemple, les étudiant.e.s étranger.e.s qui sont sur le point d’obtenir leur diplôme ne savent pas s’iels seront autorisés à rester. « C’est un grand débat qui suscite la peur au sein de la communauté internationale ».
Entre-temps, les immigré.e.s ont été confronté.e.s à une réaction sociétale plus large dans le cadre d’une vague de racisme. « Je pense que ces dernières années, les immigré.e.s et les Noir.e.s, d’ailleurs, ont été désigné.e.s comme boucs émissaires pour de nombreuses choses. Nous avons été rendu.e.s responsables de la crise du logement, du manque d’accès à divers emplois », a-t-elle déclaré. « Nous avons été blâmé.e.s pour des choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle ».
Elle a demandé que tous les individus soient traités avec dignité et respect, indépendamment de leur race, de leur statut d’immigrant ou de leur pays d’origine. « Tout le monde mérite d’être bien traité, car nous payons des impôts comme tous les autres Canadiens. Que nous soyons étudiant.e.s, immigrant.e.s ou résident.e.s temporaires, nous payons des impôts comme les Canadiens. Nous devons donc être traité.e.s de la même manière que les autres ».
David Gordon Koch est journaliste à la Co-op Media NB. Ce reportage a été rendu possible en partie grâce à des fonds du gouvernement du Canada, administrés par l’Association canadienne des usagers et stations de télévision communautaires (CACTUS).
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