Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. “Nous sommes prêts à rentrer en négociations”, assure Jean-Pierre Djaiwé, de l’UNI

Invité du JT de NC la 1ère dimanche 9 mars, le porte-parole du Palika et chef du groupe Union nationale pour l’indépendance au congrès de la Nouvelle-Calédonie, Jean-Pierre Djaiwé, souhaite que la question du “lien avec la France” soit réglée dès le début des futures négociations.

Alors que le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, prévoit de revenir sur le territoire d’ici à la fin du mois pour poursuivre les discussions engagées début mars avec l’ensemble des partenaires calédoniens, c’est “le lien avec la France qui devra être au cœur des débats”, estime Jean-Pierre Djaiwé, qui était l’invité dimanche soir du JT de NC la 1ère.

Pas d’ambiguïté, pour le chef du groupe Union nationale pour l’indépendance (UNI) au congrès et porte-parole du Palika, “en ce qui concerne le groupe UNI, nous sommes prêts à rentrer en négociations. Il y a maintenant un document qui est sur la table et la population calédonienne attend des responsables politiques du pays qu’il y ait un accord.”

Sur le fond, l’élu de la province Nord souhaite que la question du futur lien avec la France soit traitée – et réglée – dès le début des discussions. “L’accord de Nouméa avait choisi l’option de poser la question du lien à la France à la fin du processus. Et on a vu ce que ça a donné là au mois de mai dernier. On n’a pas travaillé tous ensemble pour l’avenir du pays”, pendant la période de mise en application de l’Accord de Nouméa, regrette-t-il.

L’Union nationale pour l’indépendance souhaite donc que “l’on discute du lien avec la France immédiatement. Qu’est-ce que l’on décide maintenant” pour ce qui se passera “après une période de transition.” Une période dont la durée reste à définir : “Certains parlent de 30 ans, 50 ans. Nous, on estime qu’une période de dix ans, soit deux mandatures, c’est largement suffisant dans la mesure où, si l’on se met d’accord sur ce que l’on veut plus tard, les autres questions se présenteront avec moins d’acuité.”

Malgré tout, “on comprend bien quand certains disent que l’indépendance, c’est le saut dans l’inconnu, qu’il y a une peur du vide. Mais on a travaillé, nous avons exercé des compétences pendant 30 ans, nous avons mis le pays sur la trajectoire. Et aujourd’hui, il faut faire le pas. Ces gens qui ont peur, craignent qu’il y ait moins de protection, Ils ont peur du statut foncier. Toutes ces peurs, elles feront l’objet de conventions dans le cadre du partenariat qu’on va établir avec la France”, argumente Jean-Pierre Djaiwé.

Par exemple, « la protection de la zone économique exclusive de la Calédonie qui est à peu près de la même surface que l’Hexagone, ça la Calédonie ne pourra pas le faire. Donc, on mettra en place un partenariat”.

Une solution qui permettrait à chacun de s’y retrouver, selon le président du groupe UNI : “Le partenariat que l’on veut établir avec la France est un partenariat gagnant-gagnant. C’est-à-dire que si la France veut, pour son image à travers le monde, conserver sa présence [ici], il faut faire en sorte que la France puisse garantir ses intérêts et que la Calédonie également trouve ses intérêts dans le cadre de ce partenariat avec la France.

L’UNI pourrait-elle envisager de tisser des liens avec d’autres pays, comme Cook – en partenariat avec la Nouvelle-Zélande, l’a récemment fait avec la Chine ? Jean-Pierre Djaiwé ne l’envisage pas : “Quand on veut être un pays indépendant qui respecte la démocratie parce que l’on veut avoir un siège à l’ONU, il y a des règles à respecter et donc il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas de relation avec un certain nombre de pays.”

Le futur accord devra trancher la question du corps électoral et là encore Jean-Pierre Djaiwé estime que des progrès ont été réalisés : “Il y a des points d’équilibre qui ont été trouvés. La question du corps électoral est un sujet qui est politiquement sensible, mais des jalons qui ont été posés. On peut intégrer dans le corps électoral des citoyens qui justifient d’une durée de résidence suffisante en Nouvelle-Calédonie et qui répondent à des critères dans le cadre d’un code de la citoyenneté.” L’UNI pour sa part propose une durée de résidence de dix ans.


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